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23/02/2012

Seul dans notre rue

Il habite dans notre rue.


Il a un peu une tête de Christ, avec ses longs cheveux un peu torsadés qui tombent de chaque côté du visage et ses yeux très clairs.


A cette tête, il manque pourtant quelques dents ; je m’en suis aperçu l’autre jour. Rien d'étonnant à cela.


Sa voiture est toujours garée au même endroit, et chaque fois que je passe, je l’observe en pensant à lui. Elle est au « point mort », inerte. Bien des pensées et de sentiments me traversent à ce moment. Des questions se posent auxquelles je ne trouve aucune réponse.
Il faudrait faire quelque chose.
Mais quoi ?


L’autre jour, quand tu es passée, la rue était bloquée par une voiture de police. Un peu plus loin s’éloignait un camion de pompiers. Et sa voiture avait une portière grande ouverte qui laissait deviner qu’elle était vide. Alors des scènes sont repassées dans ton esprit. Tout s’est agencé, et tu t’es dit ça y est, c’est fini pour lui. Il est parti. Mort de froid probablement, seul dans sa voiture, et nous n’avons rien fait du tout. Et tu es rentrée la mort dans l’âme. Le dégoût de nous tous et la tristesse accrochés aux tripes.


Ce matin pourtant, il m'a semblé l'apercevoir de loin. Il était là. De nouveau. Allongé par terre à côté de sa voiture, emmitouflé dans des couvertures. Alors j’ai un peu accéléré le pas avec la poussette, sans vraiment m’en apercevoir. Pour arriver à lui. Je lui ai souri, donné quelque chose en passant, lui demandant auparavant s’il en voulait bien. J’avais envie de lui dire que j’étais heureux qu’il soit encore là. Pas là dehors. Là parmi nous. Des mots dérisoires.


Il faudra voir ce qu’on peut faire…


Mais qu’est-ce qu’on pourrait bien faire ?

10:51 Écrit par Neothene dans Epines | Lien permanent | Commentaires (0)

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