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18/02/2019

Discriminations banales

Tu ne te rappelais plus pourquoi il t’arrivait parfois de redouter le soleil. Toi qui aime la lumière douce du printemps ; ce mélange si particulier de chaleur tempérée par une brise légère encore fraiche. Un vent de liberté après les interminables ténèbres de l’hiver et son froid crispant.

Aujourd’hui que le soleil se fait péremptoire, tu as été ramené à des choses heureusement refoulées qui te font rêver à un éternel hiver, et regretter déjà les beaux jours qui s’annoncent.

Car à chaque embellie voilà l’angoisse qui pointe, nourrie un peu plus chaque fois par ces manifestations d’obscénité et de bêtise abjecte. Des éclats de rire comme des coups de poignard qui l’air de rien te nie en tant que personne, en tant qu’être humain, et font de toi une sorte de d’objet grotesque à railler. La honte et la haine te submergent alors, les deux sentiments mêlés comme deux serpents visqueux copulant, et tu te surprends à rêver au massacre brut. A un grand anéantissement qui t’emportant dans la rage te transformerait en objet toujours, mais de terreur cette fois.

Vous dont je parle, je vous souhaite le pire et dans les plus brefs délais.

13:54 Écrit par Neothene dans Blog, Epines, Méditations, Nuits | Lien permanent | Commentaires (0)

03/06/2015

and I surrender

Me voici devant la fenêtre, méditatif.

La clope à la main, goûtant cette soirée calme et emplie de cette ambiance faite des petits riens de la vie alentour. Je médite sur ces derniers temps.

Il n'y a pas longtemps, je me confiais plein d'enthousiasme - prise de conscience, bilan (encore!), je ne sais...- à ma belle. je lui donnais mes impressions sur mon parcours professionnel et personnel. Comment je m'étais hissé en quelque sorte de ce statut de gamin un peu perdu, échoué, mal barré, "propre à rien", à l'adulte que je suis, au père que je suis.

Mon travail, subi bien longtemps; ma réalisation en cours, etc.

J'ai fait des choix depuis peu, et la boucle professionnelle semble bouclée. Les choses ont été clairement dites (aussi clairement que puisse les formuler un DRH, lorsqu'il ne veut rien vous accorder tout en ayant aucune raison objective de vous léser). Et c'est un peu ce que je pressentais dernièrement et attendais. Savoir clairement à quoi m'en tenir pour abandonner.

Je n'ai donc plus rien à attendre de ce côté, en l'état actuel des choses. Alors, je m'ennuie un peu. D'un ennui paisible, serein, après avoir donné beaucoup trop de ma personne, et pour rien, là où il n'aurait pas fallu.

Je m'adonne à la contemplation, à une rêverie un peu mélancolique, mais apaisée, comme je l'ai dit.

Je m'abandonne à l'Eternel, comme j'aime l'appeler, et j'attends un signe (des signes) pour repartir.

Qu'est-il attendu de moi?

Je navigue entre abstraction pure (un goût pour les mathématiques qui commence à poindre) et contemplation mystique.

Je suis en attente et délivré, mais quelque chose manque. Un appel, un désir.

Savoir être patient; laisser venir et écouter, voir, sentir. "On verra...".

J'accepte et je prends tout. Je scrute ce monde immédiat qui m'est donné jour après jour - ce monde beau et dérisoire, avec ses préoccupations si vaines pour la plupart.

Je m'attendris et m'émerveille de la fragilité des êtres. Je souris et m'émeus des petits avec leur minuscules et grandioses existences. Je me noie parfois dans la beauté des femmes dont je ne me lasse jamais. Je m'amuse et m'agace de la vanité des hommes, de leur puérilité et de leur brutalité.

Mais je regarde au delà et au dedans.

Et je choisis de tout prendre, sans discernement. Et je m'abandonne.

10:37 Écrit par Neothene dans Blog, Méditations | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : vie, confession, mystique, existence

13/08/2014

Hurt

johnny cash,nine inch nails,musique,music,rock,reprise,chanson


podcast

I hurt myself today
to see if I still feel
I focus on the pain
the only thing that's real
the needle tears a hole
the old familiar sting
try to kill it all away
but I remember everything
what have I become?
my sweetest friend
everyone I know
goes away in the end
and you could have it all
my empire of dirt

I will let you down
I will make you hurt

I wear this crown of thorns
upon my liar's chair
full of broken thoughts
I cannot repair
beneath the stains of time
the feelings disappear
you are someone else
I am still right here

what have I become?
my sweetest friend
everyone I know
goes away in the end
and you could have it all
my empire of dirt

I will let you down
I will make you hurt

if I could start again
a million miles away
I would keep myself
I would find a way

13/03/2014

La tanière

Enorme dans des vêtements déchirés et souillés par endroits, il se tient assis derrière ce qui lui fait encore office de bureau.

L’endroit sent le naufrage, l’abandon. Quelques éléments témoignent d’un passé moins calamiteux : des instruments de musique sont encore là ; maigre sémantique, fantômes d’une cohérence presque évanouie. Parmi eux, quelques caisses en plastique colorées remplies d’un bric-à-brac de peluches, de jouets ; une étiquette grossièrement collée et écrite à la main indique « un euro ». 

L’homme vit ici, vous le devinez sans peine, car au fond du magasin, un rideau dissimule mal le cœur du taudis et un escalier de bois conduisant probablement à une sorte de mezzanine. L’homme et le lieu se confondent ; l’homme transpire le lieu ; le lieu suinte l’homme.

Avant, il n’y a pas si longtemps,  il vous était arrivé fréquemment de descendre dans les studios situés au sous-sol pour y jouer de la musique ; lorsque vous y retournez, il vous faudra pour tenter de réunir le nécessaire, prélever les éléments encore en état de fonctionner dans les différents studios – pièces désertées ou parfois occupées ponctuellement par des « fumeurs ». Cet homme est pour vous une énigme ; sa vie, son passé, son histoire, tout chez lui interroge. Comment devient-on lui ? Comment parvient-on à s’affranchir à ce point de tous et de tout en gardant portant un ancrage dans le réel de tout un chacun?

C’est à partir d’un tel bloc de réalité brute qu’un imaginaire peut galoper. Voilà tout le paradoxe.

15:38 Écrit par Neothene dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)

30/01/2014

La colère

De la main, elle te fait « au revoir » et se dirige vers la sortie.

Enfilade de maîtresses et d’assistantes de l’autre côté de la porte. Elle s'est détournée en les apercevant, et a plaqué son visage contre toi. Malgré cela, tu ne t'attendais pas à ce geste, à cette attitude empreinte d’une tristesse si profonde. Et si juste aussi. D’une étrange maturité. Avec l’air de te dire adieu, elle s'éloigne pour te laisser là aux portes de l’école, comme si c’était toi l’enfant, faisant mine de croire à l’efficacité du subterfuge.

Tu la rattrapes et la calines. ça n’a aucune importance pour nous que tu n’arrives pas encore à faire ce qu’ils te demandent. Cela viendrait à son heure, quand tu seras prête. Nous  t’aimons. Tu fais ce que tu peux (et tu es bien trop jeune pour qu’on commence à t’emmerder).

Après l’avoir regardée s’avancer lentement vers la cour sans se retourner, tu t'en vas la tristesse au cœur et la rage au ventre. Avec le sentiment de la trahir et de l’abandonner.  Et ta colère met bien du temps à se calmer. Le sentiment ne te lâche pas. Dans chaque visage crispé, dans chaque attitude guindée, hautaine, tu sembles chercher un responsable ou un complice de cette sinistre mascarade. Et tu les enverrais bien tous se faire foutre avec leurs stupides prétentions, leur vaine course aux glorioles, et leur incapacité à respecter les êtres et à honorer la vie.

15:56 Écrit par Neothene dans Blog, Epines | Lien permanent | Commentaires (0)

11/01/2014

L'attente

Volutes de fumée au bout d'un bras négligemment tendu dans l'air glacial de ce samedi soir. A la fenêtre, j'attends le retour de mon bonheur à deux visages.

En attendant, tant de disques à mettre ; je suis traversé par tant d'émotions.

L'attente, la trêve. Rendu à moi-même, libre.

Je pourrais lire encore quelques pages de ce livre qui m'attend lui-aussi.

L'embarras du choix.

Je remercie intérieurement.

Goute, respire ta liberté. De belles minutes t'attendent encore.

Gonfle-toi d'amour.

Tout est là présent, disponible comme toi.

Tout est à donner et à prendre.

Venez à moi, revenez, mais laissez un peu durer encore, l'attente.

20:57 Écrit par Neothene dans Blog, Méditations | Lien permanent | Commentaires (0)

08/01/2014

...

 

Le « politiquement correct » génère sa part d'automates, d'idéologues sans jugement et de monstres ; de toute évidence, on n’élève pas les âmes en les gavant de moraline, et certains semblent réagir fort mal au traitement. Ils s'éveillent soudain mais pour mieux replonger dans un autre mensonge. Celui-là, ils le choisissent à l'envers de l'autre : rebutant, poisseux et nauséabond. On ne va pas la leur faire deux fois...

Nous avons aujourd’hui les « guignols obscènes » que nous méritons.

21:30 Écrit par Neothene dans Blog, Epines, Méditations | Lien permanent | Commentaires (0)

06/01/2014

...

 

Je songe à toutes ces figures qui me portent. Toutes ces images, archétypes ou autres qui nous traversent.

Médiums - parfois, consciemment, ou à notre corps défendant.

Mus, agités par les figures rencontrées, les personnes - en chair et en os ou de verbe, de papier.

Des hommes, des livres, des images, du vécu. Des représentations. Des rencontres.

Défaits et refaits constamment.

Ce qui ne demande qu'à jaillir, traverser, s'en aller, pourquoi le fixer? D’où vient cette peur.

Je songe à ces mots : Pureté, Fidélité… Je n’ai jamais aimé les étendards guerriers.

Etre ce qui reçoit. Choisir de ne pas choisir ;  ne pas renoncer diraient certains.

Ne pas retenir, mais laisser vivre et mourir en soi ce qui se présente.

Laisser filer en une trame, la sienne.

N’être que cela.

17:42 Écrit par Neothene dans Blog, Méditations | Lien permanent | Commentaires (0)

28/08/2013

Le Bilan (petite fable aigre)

D’une main hésitante, elle s’empare de la souris. Ils ont parlé de choses et d’autres une heure durant. Tout ceci fit au départ l’objet d’un planning minutieux. La mise en route du processus fut aisée ; il avait envie d’y croire. Dès le départ pourtant, une part de lui mystérieuse n’avait  pas été convaincue. Mais il se trouvait désormais embarqué dans l’aventure. Semaine après semaine, consacrant trois heures à cette quête : la recherche de lui-même et d’une issue. La quête…

Elle est chic un peu. La cinquantaine finissante, assez sèche. Sympathique.  Agréable. Elle aime bien rire. Lui aussi. Mais faire rire encore plus. Il aime user de ce talent. Alors tout paraît fonctionner : elle en dépositrice de son avenir assurément radieux et lui, en spécialiste es rigolade, bons mots et traits d'esprit, mais inquiet tout même, au fond. 

Elle lui dit qu’elle aime ces séances avec lui - ce qu’il veut bien croire, même s'il ne la sent pas très impliquée, très professionnelle. De moins en moins, même. Lui essaie de se sortir du bourbier. Il en a assez.  Il s’en remet à cette dame comme on lui a conseillé de le faire. C’est un premier pas, une manière de se prendre en main et d’instaurer une dynamique. Il s'est renseigné. Il a effectué les démarches nécessaires, rencontré les personnes. Il a placé sa confiance dans ce processus. De l’énergie, des affects, une vision, tout y est. Des portes doivent s’ouvrir, et il pense alors pouvoir employer toute son énergie dans un projet réaliste et lisible. Enfin. Alors malgré ses impressions mitigées, il veut y croire. Après tout, ne doit-il pas laisser les choses advenir progressivement. Ne mettre la pression à personne malgré l'enjeu. Patience. Et puis, ce serait probablement contre-productif.

Elle se résigne au bout d’une heure de discussion informelle, une mise en train, à chercher péniblement des renseignements  sur internet. Elle ne semble guère à l'aise avec l'outil informatique. Il lui lance des idées pour l'aider. Elle tique. Elle n’est pas persuadée qu'il prenne la bonne direction. « Vous êtes un intellectuel ! Il faut reprendre les études… » lui affirme-t-elle. Lui, il avait eu tendance dernièrement à se faire une raison, pensant que les études ce n’était peut-être pas vraiment fait pour lui, et qu’il lui fallait du concret, du palpable. Il lui fallait quelque chose comme un savoir-faire, une habileté acquise après un véritable apprentissage. Quelque chose d'authentique et de noble. Il voulait devenir en mesure de créer quelque chose ou encore d'aider les autres, par exemple. Et il ne voulait justement plus risquer de se retrouver à exercer de ces métiers où on vous presse comme un citron. Ces emplois où les aptitudes humaines et intellectuelles sont exploitées au sens fort. Bref, il ne voulait plus faire office de larbin intello sous employé et aigri.

Mais peut-être cette dame avait-elle raison? Après tout, n'est-elle pas la mieux placée pour l'évaluer à sa juste mesure, et l'orienter. Alors il l'écoute et tente de se convaincre de la pertinence de ce qu'elle avance. Les questions de confiance et de foi lui paraîssent essentielles pour la menée à bien de ce projet. Comment s'en sortir s'il doute constamment? Comment construire? Comment faire jaillir de tout cela une réelle dynamique? Il en est conscient.

Bien-sûr, il tique régulièrement. La première option, elle lui a sorti, lui semble-t-il, comme du chapeau d'un prestidigitateur. Il ne parvient pas à voir dans le détail de tout ceci, pas plus que le cheminement logique. Mais comme la conclusion semble séduisante par certains aspects et pas si éloignée de lui que cela il se laisse convaincre peu à peu.

Lorsque des obstacles pratiques se présentent, qu'il formule quelque objections et que l'option en devient, du coup, plus incertaine, elle lui sort une série d'autres options sans lien entre elles et plus ou moins crédibles. Lui, dans les RH? Confondait-elle son dossier avec celui d'un autre ? Elle lui réplique que des gens comme lui dans les RH ce serait un souffle d'air frais dans le secteur. Il faut que des gens bien les fassent ces métiers, sinon comment faire évoluer les choses. Lui dans le marketing? A préparer un diplôme dans un secteur qu'il excécre? Elle lui rétorque que ce n'est qu'une passerelle vers autre chose. Mais combien d'années vat-il devoir bûcher le soir et mettre sa vie personnelle de côté? sa famille, ses passions? Pour du nébuleux, de l'incertain, et à travailler sur quelque chose qui le rebute totalement. Il n'a qu'à prendre un congé de formation. A quoi il répond qu'il n'a droit qu'à un an. Comment mener à bien ce genre de projet en un an? Il fait indéniablement preuve de mauvaise volonté.

Comme il se trouve acculé peu à peu à des solutions de plus en plus farfelues, il finit par se convaincre que, finalement, la première option est peut-être la bonne. Son sceptiscisme, sa négativité, il faut les mettre au placard. Voilà qui constitue certainement de bien mauvaises habitudes.

Ainsi la solution miracle toute trouvée, il ne restait plus qu'à attendre les dates d'inscriptions et demander une réduction de temps de travail. Une entreprise de la taille de la sienne allait bien-sûr accepter un aménagement si peu contraignant à mettre en place. Surtout pour quelqu'un comme lui : un employé irréprochable qui ne réclamait pas d'augmentation malgré son ancienneté et la qualité constante de son travail, et qui ne passait pas son temps à la ramener.

Les trois dernières séances de trois heures chacunes se passèrent donc à discuter de choses et d'autres. A passer le temps. Le but atteint, il fallait bien meubler ces séances. Le planning du contrat en déterminait un nombre précis et devait être respecté jusqu'à son terme. Le financement portait sur un nombre prédéterminé de séances.

Puis vint le moment de prendre congé l'un de l'autre définitivement. Cette belle aventure touchait à son terme. Chacun partît de son côté content. On se promettait de se donner des nouvelles ou d'en prendre très bientôt.

Ce ne fut que quelques jours plus tard, qu'à la lecture de sa synthèse que les lézardes se firent voir dans le bel édifice. Son passé, son enfance, elle en avait fait un roman-fleuve tire-larmes. Des coquilles émaillaient ça et là un texte mal tourné. Bref l'ensemble donnait l'impression d'un travail baclé.

Il garderait la foi malgré tout ; au moins jusqu'à ce que sa demande de réaménagement d'horaires soit rejetée. Vous comprenez bien Monsieur Truc que votre demande si elle obtenait notre accord entrainerait une situation difficile à gèrer pour l'entreprise, et que compte-tenu de la conjoncture actuelle, etc, etc, etc.

Après tout, l'expérience constituait un premier pas qui favoriserait une dynamique porteuse à plus ou moins long terme. Il pouvait en être sûr. Et puis, cela ne lui avait couté qu'une centaine d'euros, le reste (une coquette somme) était pris en charge par un organisme d'Etat. Peut-être, faudrait-il sérieusement songer à se mettre en recherche d'une formation en vue d'un diplôme. Car il fallait un diplôme pour tout désormais, il le voyait bien. Il allait falloir trouver un organisme. Mais combien cela lui couteraît-il?

Peut-être devrait-il se faire lui-même Grand Mage de l'avenir professionnel ou pourvouaillement en chef de sésames agréés. Il devait bien exister pour cela une école, un cursus.

 

20:30 Écrit par Neothene dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bilan de compétences, formation, société, business

31/05/2013

Lectures

Tu parcoures machinalement les pages de ce magazine. Puis tu décides arbitrairement - presque naturellement parce que tu te livres souvent à ce genre d'exercice - de regarder d'un oeil neuf, "naïf" ce qui se présente au fil des pages. Tu n'as jamais regardé une revue de ce genre auparavant : c'est le postulat. Tu observes, tentes de déchiffrer ce qui se donne à voir. Le discours derrière le discours, les représentations véhiculées. Et tu trouves alors proprement stupide ou même insensé ce que certaines pages te racontent. En un tour de passe-passe, tout semble diminué, amoindri ou au contraire grossi de manière totalement grotesque.

Qu'est-ce que cette magie?

En tournant les pages, tu finis par tomber sur une photo de cet acteur au jeu si juste ; tu te rappelles de ce film, le fameux, que tu es retourné voir une seconde fois pour le redécouvrir, mais surtout pour partager avec elle la joie et le plaisir qu'il t'avait procurés. Cet acteur jouait donc dedans que tu retrouves ici de face sur cette page glacée. A différents niveaux, des flèches désignent des parties de son anatomie, et un texte les commentent à la manière de bulles de bd. La teneur de ce texte oscille entre la subjectivité totale et l'informatif en des phrases laconiques dont le sens t'échappe parfois (il est fait référence à des choses de l'actualité que tu n'as pas suivies ; des termes ""mode" renvoient à un type de jargon qui t'échappe en partie).

Voilà donc en quelques mots, quelques signes, l'acteur transformé en un personnage inconnu ; sorte poupée fétiche avec signes et fonctions. Une espèce de mascotte articulée glamour et inepte présenté au moyen d'une sorte de fiche article qui aurait délaissé le technique en faveur des affects et de la libido.

Les médias font parfois penser à une sorte de'exercice de sorcellerie surréaliste...

13:41 Écrit par Neothene dans Blog, Méditations | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : médias, presse, époque

06/02/2013

Sentences et maximes

Je fais rarement dans la note type "blog", comme mes rares (mais précieux) lecteurs assidus le savent.

Mais j'aimerais échanger avec vous (mes lecteurs assidus, si vous passez par là; et les autres qui voudront bien se prêter au jeu) sur le thème des maximes et sentences. Chacun y indiquera ses favorites; à savoir en général, celles qui pour lui sonnent particulièrement justes.

J'en indiquerais ici quelques-unes (je cite de mémoire) :

Le mieux est l'ennemi du bien (quid des valeurs de l'idéologie actuelle?...);

L'enfer est pavé de bonnes intentions (même si le contraire ne se vérifie guère...)

Il n'y eut qu'un seul chrétien; il est mort sur la croix - Nietzsche;

Heureux les pauvres en esprit. Le royaume des CIeux leur appartient.

Laissez venir à moi les petits enfants. (même "auteur" que la citation précédente...).


J'en ajouterai d'autres ultérieurement.


 

12:24 Écrit par Neothene dans Blog | Lien permanent | Commentaires (2)

12/12/2012

Mon "maître" qui ne voulait pas en être un

Mon "maître" refusait toujours qu'on le désigne ainsi. Il voulait qu'on l'appelle par son prénom, tout simplement.

Quand il se changeait avec nous dans les vestiaires, ceux qui ne le connaissaient pas le prenait pour un élève et le voyant souvent à plaisanter et à rire semblaient le considérer à la légère. Pourtant ce laotien d'une quarantaine d'année  (il avait l'âge de mon père) et d'un mètre soixante dix surpassait en combat tous les instructeurs de ce dojo, même ceux qui collectionnaient les dan et qu'on prenait très au sérieux. Il maîtrisait et pratiquait plusieurs arts martiaux. C'était quelqu'un d'"ouvert" et sa discipline était à son image : évolutive et pragmatique, elle intégrait tout ce qui lui semblait digne d'être retenu. Il insistait toujours sur la fluidité des mouvements, nous mimait chaque action sans jamais tomber dans la démonstration ou l'exhibition.

Aussi nous dissuadait-il, autant que possible, de participer à des compétitions : "ça ne vaut pas la peine et vous risquez de vous blesser". Pourtant, tous ceux qui ne suivirent pas son conseil gagnèrent de nombreux combats et devinrent, pour certains, eux-même instructeurs en France ou à l'étranger.

Aujourd'hui, je le revois encore donnant gentiment des conseils à chacun dès qu'il le pouvait ; observant attentivement les pratiquants d'autres disciplines et, discrètement, nous indiquant ce qui ne "fonctionnait pas" dans ce qu'il voyait. C'était quelqu'un à qui "on ne la faisait pas" ; il se méfiait des idéologies, des prosélytes, des tricheurs, des imposteurs, des "gourous". C'était la simplicité et la gentillesse même. Je le revois nous apporter parfois des croissants le samedi matin. Repousser toujours le moment de nous faire payer notre cotisation comme si cela le génait. J'entends encore ses plaisanteries, ses gentilles moqueries quand nous faisions mal un exercice. J'entends encore son rire.

A cette personne, je dois non seulement une grande partie de ma maîtrise martiale - s'il m'est arrivé parfois d'avoir le dessus sur des pratiquants réguliers sans plus moi-même pratiquer, c'est grâce à son enseignement, à ses exercices tant de fois répétés -, mais également une certaine connaissance de mon corps. C'est lui qui m'a appris à bouger, à ne pas me tendre dans la lutte, à rester calme et imperturbable, à avoir confiance en mes capacités physiques.

C'est à lui que j'avais envie de penser aujourd'hui, et c'est lui que j'avais envie de remercier.

22:41 Écrit par Neothene dans Blog | Lien permanent | Commentaires (2)

18/11/2012

Question

- J'occupe un poste à responsabilités. Je travaille énormément et je gagne très très bien ma vie.

- Et qu'est-ce que vous aimeriez faire dans la vie?

- ... Pardon?...

23:06 Écrit par Neothene dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)

07/05/2012

Après les urnes

Nous sommes bien organisés. Défilé d’enveloppes. Eclosion de bulletins. Une quasi routine, déjà. Parfois, en d’interminables séries de papiers semblables, le hasard semble vouloir nous signifier quelque chose. Pour la première salve, je suis celui qui énonce les patronymes. Pour la deuxième, la tête inclinée et reposant sur la main gauche, coude sur la table, le stylo bleu dans la droite, je fais des bâtons sur une feuille ; je souris intérieurement car je me fais, à ce moment précis, l’effet d’un étudiant qui s’emmerde en prenant des notes de cours, et simultanément d’un écolier apprenant à écrire.

Des accidents viennent parfois casser cette routine. Un bulletin suspect émerge lentement d’une enveloppe ; ce sont deux bulletins soudés comme des frères siamois par un crachat. Plus tard, une enveloppe perd sa raison d’être : qu’est-ce qu’une enveloppe qui ne renferme rien ? Plus tard encore, faux choix, un nom barré d’une croix. Et puis celui-là, enfin : au dessus du nom du candidat cette bien belle sentence entre guillemets : « choisir c’est renoncer ».

 

15:49 Écrit par Neothene dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : elections, présidentielles, hollande, sarkozy, président

24/04/2012

Bidoche...

En écho à un des postes très récents d’une amie, je voudrais aborder ici la question du végétarisme.

Je tiens à préciser que je ne suis pas encore ce qu’on peut légitimement appeler un végétarien, et peut-être ne le serais-je jamais totalement. Actuellement on pourrait me dire - si cela a un sens -, semi végétarien : je me suis, pour l’instant, contenté de réduire au maximum ma consommation de viande ; j’en mange une à deux fois par semaine, ce qui est peu, mais suffit à me mettre à l’abri de carences éventuelles, car je n’ai pas encore bien adapté mon régime alimentaire à l’absence totale de viande. C’est une démarche évolutive et, à terme, il est possible que je finisse par m’en passer totalement.

Pourquoi ce choix ? 

Rien, en effet, dans mon histoire personnelle ne me prédispose particulièrement à devenir végétarien. J’aime la viande et j’ai toujours aimé en manger, et bien qu’ayant été entouré d’animaux toute ma jeunesse, je n’ai jamais vraiment à l’époque fait de lien entre eux et mon régime alimentaire. Manger de la viande était dans l’ordre des choses, il fallait en manger pour être en bonne santé ; aucune interrogation sur ce sujet autour de moi ; aucun lien véritable dans mon esprit entre les animaux qu’on mange et ceux qui nous accompagnent dans notre vie ; un lien abstrait, tout au plus, aussi abstrait que celui qui relie dans notre tête la vache broutant paisiblement dans son pré et un beefsteak. Lorsque je fouille dans ma mémoire, j’y retrouve le vague souvenir d’une émission télévisée sur les abattoirs, avec cette image d’un cochon suspendu par les pattes arrières qu’un type découpait en deux vivant avec une scie circulaire ; image atroce mais que mon esprit de gamin s’est empressé d’oublier. 

C’est bien longtemps après, jeune adulte, que j’eus mon premier véritable choc. Une séquence brève (à la télévision encore) : un fourgon mène des animaux à l’abattoir dans des conditions atroces ; une autre image vient se superposer aussitôt : celle des camps d’extermination. Je ne peux ensuite me défaire de cette image qui finit par modifier totalement mais temporairement mon rapport à cette réalité. Je me rappelle très nettement à cette époque de l’impression éprouvée une fois à la vue d’un étalage de poissonnerie dans un supermarché ; je vois les poissons l’œil vitreux, gueules ouvertes, tels des cadavres empilés. Entendez bien : je ne vois plus abstraitement de la nourriture, un étalage de produit, mais je vois des corps sans vie jetés les uns sur les autres ; la réalité brute de la chose sans filtre mental.

Pendant quelques temps, je deviens littéralement incapable ne serait-ce que d’envisager de manger de la viande. Mais peu à peu, la croyance très enracinée et relayée partout du caractère indispensable pour la santé de la consommation de viande m’incite malgré tout à consommer régulièrement du poisson et des fruits de mer ; pour me calmer ma conscience, ma logique est la suivante : n’étant pas des mammifères, ces êtres à l’intelligence et la conscience réduites ne souffrent pas comme nous et leur parenté avec nous me semble pour le moins lointaine. Je me persuade de cette manière fort commode, et le temps aidant, mon premier choc perd en intensité. Ma conscience est ainsi apaisé et ma santé à l’abri. Tout est pour le mieux.

Mais après un an de ce régime, je finis par capituler, me convainquant progressivement que je me prive d’un plaisir de la vie, et que la frustration n’est pas en soi une chose souhaitable pour mon équilibre. Et puis je mange déjà d’autres animaux, alors… Je me mets donc à manger frénétiquement des Kebabs pour venir consoler cet être partiellement frustré que je pense, peut-être à raison, être devenu. Je suis redevenu un omnivore amateur de barbaque ; il faut dire aussi qu’à l époque je partage ma vie avec une personne plutôt carnivore et absolument personne autour de moi n’est végétarien, bien au contraire ; cela a aussi pu jouer en faveur de cette évolution. 

Ce n’est que tout récemment que cette question s’est reposée à moi. Tout d’abord par un carême que je passe il y a deux ans en m’inspirant de la pratique orthodoxe où l’on proscrit tout produit de type animal, lait compris. J’apprends donc pendant une longue période à me passer de ce type de nourriture.

Mais le plus important : plus récemment, plusieurs livres m’interpellent et replacent le sujet au cœur de mes préoccupations. Avec l’autobiographie de Gandhi, je me retrouve confronté à la question du végétarisme (visiblement fondamentale  pour l’auteur). Et je réalise cette idée pourtant fort simple : beaucoup de gens à travers le monde vivent très bien sans jamais consommer de viande ; voilà le dogme diététique mis à mal. Je perçois la démarche de Gandhi comme une volonté très forte de mise en adéquation des actes de la vie quotidienne et des conceptions spirituelles et philosophiques. Ce qui me séduit, car depuis quelques temps  je me méfie des idées abstraites et des raisonnements purement spéculatifs. Seul ce qui s’ancre profondément dans l’existence et l’expérience, ce qui admet le changeant, le paradoxe dans toute leur dimension existentielle, bref ce qui me paraît refléter véritablement la condition humaine et la vie telle qu’elle est trouve grâce à mes yeux.

Un peu plus tard encore, je suis séduit par le livre de Marcela Iacub, Confessions d’une mangeuse de viande que je trouve très pertinent, humain et non dénué d’humour. Je jette aussi un œil sur celui de Safran Foer, très différent de celui de Iacub mais tout en nuances et modération et très complet. Les lectures de livres tournant autour du bouddhisme auxquelles je me suis adonné très récemment n’ont pas manqué elles aussi de jouer leur rôle dans cette prise de conscience. Quelques rencontres y ont sûrement ici aussi leur part.

Aux affects et  à l’empathie, se sont mêlés, grâce à mes lectures, des considérations d’ordre existentiel,  d’ordre écologique et d’ordre spirituelle, et le végétarisme me semble aujourd’hui quelque chose d’envisageable et de souhaitable.

Mais la vie (une certaine forme de maturité, qui sait ?) m’a rendu un peu plus pondéré, un peu plus sage peut-être (au sens où je pense être plus à l’écoute de moi-même et de mon fonctionnement), que je ne l’étais encore il y a peu. J’évolue donc dans cette direction tranquillement, naturellement et sans me contraindre. Je n’éprouve pour l’instant aucun manque, aucune frustration et je ne m’interdis rien. Par exemple, j’accepte sans problème de manger de la viande lorsque je suis invité chez quelqu’un ; premièrement, parce que j’en mange un peu déjà à la base et que les gens sont de toute façon rarement au courant de mon choix car je ne porte pas mon quasi végétarisme en étendard et ne veux ennuyer personne avec des dispositions qui ne regardent que moi (pas de menu spécial réservé à mon attention, donc, ni de repas végétarien pour tout le monde pour simplifier les choses). Je pense que ce fonctionnement est de toute façon plus apte à inscrire ma démarche dans la durée. Fin du laïus.

 

17:40 Écrit par Neothene dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : végétarisme, alimentation, régime

22/09/2011

Conversation

 

- On ne peut pas applaudir avec une seule main.

- … c’est sûr…

- Non, c’est pas sûr. On peut aussi applaudir avec les pieds.

- … Certes…

- … car les pieds sont des mains. On peut applaudir avec.

- …

- Nous, les africains, nous ne savons pas écrire.

- Je ne crois pas qu’il n’y ait que des africains pour ne pas savoir écrire.

- Je ne sais pas, les autres m’ont pas invité.

- …

- Et vous savez pourquoi ?

- Euh non…

- Parce que je ne sais pas écrire.

11:09 Écrit par Neothene dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)

17/01/2011

Saint M. dimanche 16. 11H30

Hier église Saint M. Je dois courir. Je ne connais qu'approximativement le chemin. J'arrive juste. L'église ressemble curieusement à une salle des fêtes dont nulles fenêtres ou ouverture ne donnerait sur l'extérieur. On y rentre par le côté.

La petite église est pleine. Population à mon "goût", à savoir : bienheureusement hétérogène. Pas de monopole socio culturel. Je me détend. Nous ne sommes pas ici dans le temple des adorateurs lisses et vernis d'un improbable Mamon incarné et cloué en croix - paradoxale divinité présumée de l'aisance matérielle et la Respectabilité labellisée de brebis autoproclamées; brebis dont la nature s'est d'ailleurs presque intégralement perdue, exception faite de la pente naturellement grégaire qui convient au noble et doux animal.

Tous les espoirs sont donc permis.

On débute. Aïe ! Une petite dame à lunettes sautille derrière son pupitre sur l'estrade en entonnant d'une voix sans rondeur et sans chaleur un chant auquel se joignent la plupart des paroissiens, dont les voix ne parviennent malheureusement pas à couvrir la première. Les "chants"... Une bonne part de mon aversion esthétique pour le catholicisme réside dans ces chants, lesquels peuvent me "polluer" une messe en cinq secondes chrono, et la transformer pour moi quasi instanément en simple immersion sociologique. Comment adhérer à la célébration avec pareil lyrisme? Qu'on ne m'en veuille pas...

Heureusement le prêtre arrive, enfin... (à suivre).

23:55 Écrit par Neothene dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)

31/07/2010

Honte et bout de caoutchouc

Chez nous, c’est une honte pour la famille. Tu peux avoir tout l’argent, des millions et des millions ; si ton fils est comme ça. Tout le monde rigole de toi. Moi, j’ai dit à mon fils : « si tu es comme ça, ce n’est plus la peine de franchir la porte de la maison. ».

- Mais on ne choisit pas d’être comme ça.

- Si on choisit. Moi, je le forcerai à regarder des films porno toute la journée. Je lui enverrai une femme pour l’obliger.

Je ris. Il ne va pas avoir une érection pour quelque chose qui ne l’intéresse pas !

Je fais glisser le propos vers la plaisanterie et l’y incite en prenant ce qu’il me dit à la rigolade. - Mais tu veux le dégoûter ! (etc,etc…). Et je repense, mi attristé mi amusé, à ma discussion hier soir avec C. qui me racontait, lui sensible et un rien romantique, ses histoires de sites de rencontre pour mecs où on aborde avant toutes choses la question des rôles (passif ou actif ?) et du diamètre du sexe (est-ce que tu es large ?) et ces histoires de plages naturistes où des types passent la journée, l’air décontracté à se tirer sur le sexe (pourvu parfois d’anneaux ( ?)) comme s’il se fut agit d’un bout de caoutchouc.

 

12:50 Écrit par Neothene dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)

07/05/2010

C'est la société...

La dame parcourt une à une les tables de la librairie, et se saisit parfois d'un ouvrage pour en lire le propos.

"Ah ! Tu vois, c'est la société qui dit ça, chéri !" s'exclame-t-elle.

A chaque livre qu'elle examine revient la même ritournelle. Qu'elle lise simplement le titre du volume ou qu'elle en parcourt la quatrième de couverture. "C'est la société qui dit ça..." repète-t-elle inlassablement au petit teckel qui se tient sagement à ses pieds.

23:32 Écrit par Neothene dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : société, quotidien, solitude

01/02/2010

Désir

Teresa_of_Ávila.jpg
Sainte Thérèse d'Avila - François Gérard

09:30 Écrit par Neothene dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : foi, mystique, désir, extase, dieu, peinture