23/08/2014
Un visage de l'ennemi
Chaque jour est jalonné de ses moments trop nombreux ; épisodes un peu glauques où le monde se fait résolument hostile. L’espoir y est absent ; la beauté vaine ; la créature humaine ressemble à un singe pervers et privé d’âme ; l’avenir à une jungle de métal calcinée.
Tu penses parfois que quelque chose en toi en fait son lit. Ou quelqu’un au visage trop familier. Une longue histoire, un fantôme, un souvenir…
Illusion.
Et pourtant, c’est bien souvent cette voix que tu entends en arrière-fond chanter ses litanies ; démontrer dans l’absurde ; énoncer ce discours à la structure ô combien familière et hasardeuse, et aux mots dont l'écho résonne encore. Tu reconnais cette tonalité inlassablement mineure.
Tu penses : le spleen ne s’est-il pas trouvé là un costume sur mesure ?
Et tu ris, amèrement.
Amer, tu pourrais le rester, cloué dans l’inertie, écrasé de pesanteur. Mais, telles les éruptions d’un soleil noir, cette rage jaillit qui n’appartient qu’à toi ; cette force t’épargne la chute véritable, et s’approprie la noirceur en te possédant jusqu’à la trêve, jusqu’au repos. Envers et contre tout. Envers et contre lui.
16:54 Écrit par Neothene dans Epines, Méditations | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
Et comment serait un visage de l'ami?...
Écrit par : Eléassar | 28/08/2014
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