Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

11/01/2009

La ville et ses lumières

"Comme elle est belle la ville et ses lumières. Seulement pour les fous." : chantait un rockeur français, il y a pas mal d'années. Bien avant d'être incarcéré pour homicide... Cette phrase, je la reprends telle quelle. Il m'arrive bien souvent de détester littéralement ce réceptacle de superficialité et de vanité que représente pour moi la capitale. Sa frénésie, la précipitation de mise à chaque coin de rue. Son système pervers de compensation érigé comme panacée. Qu'on ne s'y trompe pas. L'avidité culturelle qui la caractérise souvent n'est qu'une forme dissimulée, snobe et hypocryte de la consommation toute puissante qui régit notre quotidien. Aller voir fièvreusement la dernière bouze cinématographique de bidulle, se goinfrer de toutes les productions médiatiques. C'est et ce ne sera toujours, une fois de plus, que de la consommation. De quoi, aussi, alimenter les conversations en rivalisant d'érudition stérile entre deux brochettes ou deux sushis au japonais du coin. Et ces différentes formes de consommation n'ont toutes qu'un but : nous permettre de supporter une vie sans saveur, sans charme. Une ville où le vacarme est continuel et la fantaisie absente. Une ville où tout est balisé. Une ville où l'espace vital manque. Une ville où il est impossible de vivre pleinement et de s'adonner à la méditation et à la contemplation esseulée. Car ici règne le quantitatif, l'instantané et le fluctuant. Ce qui passionne cette semaine tombera dans l'oubli la semaine suivante. Je n'aime pas cette ville et je ne suis plus dupe de ses attraits supposés. Ils ne m'apparaissent que comme autant de mirages pour dissimuler l'ennui.

20:31 Écrit par Neothene dans Epines | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : société

Commentaires

En le prenant ainsi, aller lire le dernier blog sorti, même s'il ne rentre pas dans le cadre de l'hypermédiatisation qui régit certains sujets, "C'est et ce ne sera toujours, une fois de plus, que de la consommation"... Sans doute faut-il distinguer une bonne et une mauvaise consommation, et encore faudrait-il trouver un mot plus approprié pour désigner la "bonne consommation", le mot "consommation" ayant pris ces dernières décennies une forte connotation péjorative. Mais cette "bonne consommation" aurait-elle aussi pour seul but de "nous permettre de supporter une vie sans saveur, sans charme" ?

Écrit par : Antoine Forces | 11/01/2009

Merci pour votre intervention. Il s'agit ici de l'expression d'un ressenti et non d'une analyse. Vos remarques sont pertinentes. Il y a effectivement une différence notable entre cette "bonne consommation" et une consommation plus terre-à-terre. Il n'empêche. L'avidité est là, la fuite en avant dans le divertissement demeure. Nous sommes en présence d'une approche de la culture régie par le quantitatif, avec ses tendances, ses modes, ses passages obligés. On peut "consommer" de la culture sans se jeter sur toutes les productions du moment. Une oeuvre au sens fort demande à être apprivoiser. On doit la digérer, revenir dessus, la méditer,etc. La précipitation et l'obsession de la nouveauté ne donnent pas cette possibilité.
Pour ce qui est de la compensation que représente tout ce système dans nos existences bien fades, j'en demeure convaincu.
Bien à vous.

Écrit par : neothene | 12/01/2009

"La fuite en avant dans le divertissement", dites-vous. Cela rejoint tout à fait ma pensée. J'ai l'habitude de parler de distraction. Nous sommes dans un monde de distraction. Et je n'entends pas "distraction" dans le sens de profiter de moments de loisirs ou de jeux. Non, j'entends bien "distraction" dans son sens premier, "être distrait de", ne pas porter attention à ce que l'on fait et à ce qui nous entoure. L'homme est distrait de son but, distrait du sens de sa vie... Il s'en éloigne toujours plus et se perd. Et cette consommation excessive et ultrarapide qui envahit le monde actuel épouse exactement ce principe de distraction. Les deux mots-clés pour tout homme devraient être "Connaissance" et "Réflexion", car l'un ne peut fonctionner sans l'autre. Celui qui a une certaine connaissance, une certaine culture, mais ne sait pas réfléchir, ne pourra utiliser cette connaissance ; il ne sera alors qu'un perroquet qui répètera par coeur ce qu'il sait. Et celui qui sait réfléchir, mais ne dispose pas de connaissances larges, arrivera rapidement à un point de blocage qui l'empêchera d'avancer. Toutefois, je pense que la réflexion précède la connaissance, car la réflexion peut pousser à acquérir plus de connaissances.
Quant à cette "culture régie par le quantitatif" dont vous parlez, ce n'est que la partie visible de notre monde, celle projetée par les télévisions, les journaux à grand tirage, les affiches placardées sur l'ensemble du territoire national... Mais il semblerait qu'en sous-sol, une foule de gens préfèrent le qualitatif au quantitatif. Ces personnes ne sont pas la masse, elles forment des "chapelles" séparées... Mais quand ces chapelles se rencontrent, elles s'entendent assez bien. Et peut-être que ce monde-là, ce monde "souterrain", est un bel espoir pour la suite de notre humanité ?

Écrit par : Antoine Forces | 12/01/2009

Il faut l'espérer. Bien à vous.

Écrit par : neothene | 14/01/2009

Les commentaires sont fermés.