31/03/2014
En pensant à Eve
De ces longues mains, de ces doigts fins et blancs, elle caresse lentement les pages recouvertes de caractères. Elle semble connaître toute chose et aucun dialecte n’a de secret pour elle; chaque signe, chaque mot, lui parle de manière intime. Sa main accompagne son regard émerveillé et avide – vous ne pensiez pas que l’avidité puisse se parer de tant de beauté-, et tourne, tourne les pages de recueils chargés d’âme. Chaque feuillet semble la nourrir et de l’intérieur, l’illuminer. Des merveilles, des trésors, des amis qu’elle aime à retrouver. Vous ne pouvez comprendre : des décennies, des siècles passés en leur compagnie. Alors ?
Un à un, elle les aligne dans une valise. Le voyage sera-t-il long ? La destination trop lointaine pour les laisser ? Elle n’abandonnera pas, même momentanément, même pour un siècle, une part infime de l’océan immense de son âme et de sa vie.
12:58 Écrit par Neothene dans Méditations | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinema, jarmusch, film
Les commentaires sont fermés.