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13/03/2014

La tanière

Enorme dans des vêtements déchirés et souillés par endroits, il se tient assis derrière ce qui lui fait encore office de bureau.

L’endroit sent le naufrage, l’abandon. Quelques éléments témoignent d’un passé moins calamiteux : des instruments de musique sont encore là ; maigre sémantique, fantômes d’une cohérence presque évanouie. Parmi eux, quelques caisses en plastique colorées remplies d’un bric-à-brac de peluches, de jouets ; une étiquette grossièrement collée et écrite à la main indique « un euro ». 

L’homme vit ici, vous le devinez sans peine, car au fond du magasin, un rideau dissimule mal le cœur du taudis et un escalier de bois conduisant probablement à une sorte de mezzanine. L’homme et le lieu se confondent ; l’homme transpire le lieu ; le lieu suinte l’homme.

Avant, il n’y a pas si longtemps,  il vous était arrivé fréquemment de descendre dans les studios situés au sous-sol pour y jouer de la musique ; lorsque vous y retournez, il vous faudra pour tenter de réunir le nécessaire, prélever les éléments encore en état de fonctionner dans les différents studios – pièces désertées ou parfois occupées ponctuellement par des « fumeurs ». Cet homme est pour vous une énigme ; sa vie, son passé, son histoire, tout chez lui interroge. Comment devient-on lui ? Comment parvient-on à s’affranchir à ce point de tous et de tout en gardant portant un ancrage dans le réel de tout un chacun?

C’est à partir d’un tel bloc de réalité brute qu’un imaginaire peut galoper. Voilà tout le paradoxe.

15:38 Écrit par Neothene dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)

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