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31/05/2013

Lectures

Tu parcoures machinalement les pages de ce magazine. Puis tu décides arbitrairement - presque naturellement parce que tu te livres souvent à ce genre d'exercice - de regarder d'un oeil neuf, "naïf" ce qui se présente au fil des pages. Tu n'as jamais regardé une revue de ce genre auparavant : c'est le postulat. Tu observes, tentes de déchiffrer ce qui se donne à voir. Le discours derrière le discours, les représentations véhiculées. Et tu trouves alors proprement stupide ou même insensé ce que certaines pages te racontent. En un tour de passe-passe, tout semble diminué, amoindri ou au contraire grossi de manière totalement grotesque.

Qu'est-ce que cette magie?

En tournant les pages, tu finis par tomber sur une photo de cet acteur au jeu si juste ; tu te rappelles de ce film, le fameux, que tu es retourné voir une seconde fois pour le redécouvrir, mais surtout pour partager avec elle la joie et le plaisir qu'il t'avait procurés. Cet acteur jouait donc dedans que tu retrouves ici de face sur cette page glacée. A différents niveaux, des flèches désignent des parties de son anatomie, et un texte les commentent à la manière de bulles de bd. La teneur de ce texte oscille entre la subjectivité totale et l'informatif en des phrases laconiques dont le sens t'échappe parfois (il est fait référence à des choses de l'actualité que tu n'as pas suivies ; des termes ""mode" renvoient à un type de jargon qui t'échappe en partie).

Voilà donc en quelques mots, quelques signes, l'acteur transformé en un personnage inconnu ; sorte poupée fétiche avec signes et fonctions. Une espèce de mascotte articulée glamour et inepte présenté au moyen d'une sorte de fiche article qui aurait délaissé le technique en faveur des affects et de la libido.

Les médias font parfois penser à une sorte de'exercice de sorcellerie surréaliste...

13:41 Écrit par Neothene dans Blog, Méditations | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : médias, presse, époque

16/10/2008

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L'amusement est un bain vivifiant que l'industrie du divertissement prescrit continuellement. Elle fait du rire l'instrument du trafic frauduleux du bonheur. Dans les moments de bonheur, on ne rit pas ; seules les opérettes et, plus tard, les films représentent le sexe avec des rires bruyants. Mais Baudelaire est aussi dépourvu d'humour qu'Hölderlin. Dans la société frelatée, le rire en tant que maladie s'est attaqué au bonheur et l'entraîne dans sa misère intégrale. Rire de quelque chose signifie toujours qu'on s'en moque et la vie qui, selon Bergson, rompt le poids des habitudes par le rire,est en vérité l'irruption de la barbarie, l'affirmation de soi qui se libère avec insolence de tout scrupule lorsque la vie sociale lui en donne l'occasion. Un public de gens qui rient est une parodie de l'humanité. Ses membres sont des monades dont chacune s'abandonne à la volupté aux dépends de toutes les autres, prête à tout, sûr d'entraîner la majorité. Leur harmonie est la caricature de la solidarité. Ce qu'il y a de diabolique dans le rire qui sonne faux, c'est qu'il parodie justement ce qu'il y a de meilleur : la réconciliation.”

 

21:19 Écrit par Neothene dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : philosophie, médias, société