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22/10/2008

Léger

 

Quand l'illusion cesse. Béance... Il faut se figurer ce qu'il en coûte de ne pouvoir renoncer à soi. A ce soi qui n'est au final que ces fragments d'autres restés prisonniers de l'enveloppe et cristalisés. Mon identité. Mon être. Ma valeur... Quand cesse la duperie, il faut se faire le plus léger. Léger comme une plume de la bestiole que vous voudrez. Et ainsi planer, voltiger.

14:53 Écrit par Neothene dans Méditations | Lien permanent | Commentaires (0)

L'inestimable

Je ne sais rien et vous non plus vous ne savez sans doute rien.

Alors après, on peut toujours construire un système d'explication bien cohérent. Oui, c'est peut-être ce qu'on peut encore faire de mieux. Un système lâche et évolutif qui muterait au fur et à mesure. Un système qui ne serait pas un cachot rutilant à la con. Cachot qui ne serait pas séduisant. Dont les autres ne voudraient pas. On sait bien comment ça fonctionne. Il y a les besogneux qui édifient et les autres qui viennent prendre le truc clé en main. Et ils en font leur truc. Ils se pavanent partout avec ça. Nihiliste, postmoderniste, deleuzien, lacanien, réactionnaire façon Maurras,... Ca évite de se faire suer l'âme. On prend ça et on se la joue “différent”. Au dessus du lot. La culture comme un déguisement. La culture comme un jargon de pseudo initiés. La culture comme une arme : à coup de mépris, je tue l'autre. Salement. De manière dégueulasse. Il faudrait mieux ne pas lire du tout. Cela me donne carrément envie de déserter, de fuire les livres. Je préfére le beauf, autant le dire. Je préfére le grossier au merdeux donneur de leçon qui lit en diagonal ou qui apprend par choeur. Et qui balance sa mixture comme un crachat. Eloignez-vous de vous même, éloignez vous des autres, de ceux qui sont réellement, perdez-vous et étouffez votre âme, vous avez bien raison. Ce sont des choses qui ne se monnaient pas et dont on ne fait rien socialement. Vous avez Raison, mille fois. Allez donc abreuver les bars et les amphithéatres de votre jactance, noircirent des pages de vos égos démesurés de non personnes. Il en restera bien quelque chose... quelque chose dont d'autres du même acabi pourront s'emparer pour briller à leur tour, et que la belle machine continue de tourner. Mais voilà, le catalogue commence à jaunir méchamment. C'est que les perroquets, les marchands, les techniciens , et les moralistes abondent mais les créateurs se font visiblement de plus en plus rares. Les personnes se font peut-être de plus en plus rares. Allez savoir...

Alors malgré ma conscience de n'être rien, de ne rien savoir (justement),je me sens un peu vivant encore. Vivant en comparaison de tous ceux qui pensent savoir et veulent vous le faire bien comprendre chaque jour dans leur exercice de vanité, de mépris et leurs monologues obscènes. Je connais tellement de gens de peu de culture qui savent bien plus qu'eux. De personnes d'une valeur inestimable, en fait. Inestimable, c'est un mot dont il faudrait redécouvrir le sens.

14:45 Écrit par Neothene dans Epines | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : culture, société

16/10/2008

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L'amusement est un bain vivifiant que l'industrie du divertissement prescrit continuellement. Elle fait du rire l'instrument du trafic frauduleux du bonheur. Dans les moments de bonheur, on ne rit pas ; seules les opérettes et, plus tard, les films représentent le sexe avec des rires bruyants. Mais Baudelaire est aussi dépourvu d'humour qu'Hölderlin. Dans la société frelatée, le rire en tant que maladie s'est attaqué au bonheur et l'entraîne dans sa misère intégrale. Rire de quelque chose signifie toujours qu'on s'en moque et la vie qui, selon Bergson, rompt le poids des habitudes par le rire,est en vérité l'irruption de la barbarie, l'affirmation de soi qui se libère avec insolence de tout scrupule lorsque la vie sociale lui en donne l'occasion. Un public de gens qui rient est une parodie de l'humanité. Ses membres sont des monades dont chacune s'abandonne à la volupté aux dépends de toutes les autres, prête à tout, sûr d'entraîner la majorité. Leur harmonie est la caricature de la solidarité. Ce qu'il y a de diabolique dans le rire qui sonne faux, c'est qu'il parodie justement ce qu'il y a de meilleur : la réconciliation.”

 

21:19 Écrit par Neothene dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : philosophie, médias, société

15/10/2008

Bête seller

"Trop intelligent pour être heureux". C'est le titre d'un livre récemment paru et dans un pays d'esprits chagrins comme le nôtre, c'est le succès de librairie assuré...

17:49 Écrit par Neothene dans Epines | Lien permanent | Commentaires (1)

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En revanche, constater sa propre bêtise et son propre ridicule (si tant est qu'on en soit vraiment capable) peut avoir quelque chose de fort distrayant et de stimulant.

(On imagine, par exemple, difficilement le plaisir indescriptible que je peux prendre à relire la note précédente et à ainsi m'observer jouer les moralistes de bazar. Et pour l'édification de qui, d'ailleurs ?...).

17:22 Écrit par Neothene dans Méditations | Lien permanent | Commentaires (0)

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Jamais la bêtise des autres ne nous est profitable.

Soit sa manifestation et ses attaques nous atteignent, dépriment notre être et, ainsi, entrave partiellement sa réalisation.

Soit elles nous semblent risibles, ridicules, bref sans portée et accroissent par contre-coup notre vanité en nous faisant verser dans une sorte d'autosatisfaction stérile. Ce qui est une autre manière de manquer l'essentiel et de s'éloigner de soi.

17:09 Écrit par Neothene dans Méditations | Lien permanent | Commentaires (0)