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05/06/2017

Gardien du sommeil

"À mesure que la nécessité se trouve socialement rêvée, le rêve devient nécessaire. Le spectacle est le mauvais rêve de la société moderne enchaînée, qui n’exprime finalement que son désir de dormir. Le spectacle est le gardien de ce sommeil."
 
La société du spectacle - Guy Debord

12:25 Écrit par Neothene dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0)

11/10/2014

Le singe

Les humains sont seuls. Malgré la pluie, malgré les animaux, malgré les fleuves et les arbres et le ciel et malgré le feu. Les humains restent au seuil. Ils ont reçu la pure verticalité en présent, et pourtant ils vont,  leur existence durant, courbés sous un invisible poids. Quelque chose les affaisse.  Il pleut : et voilà qu’ils courent. Ils espèrent les dieux, et pourtant ne voient les yeux des bêtes tournés vers eux. Ils n’entendent pas notre silence qui les écoute. Enfermés dans leur raison, la plupart ne franchiront jamais le pas de la déraison, sinon au prix d’une illumination qui les laissera fous ou exsangues. Ils sont absorbés par ce qu’ils ont sous la main, et quand leurs mains sont vides ils les posent sur leur visage et pleurent. Ils sont comme ça.

Anima – Wajdi Mouawad

15:21 Écrit par Neothene dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, mouawad, livres, poèsie, culture

06/02/2013

Auto-illusion, etc...

Ainsi l'ego est-il constamment à la recherche d'une inspiration déracinée du présent; il court toujours à reculons.

Pratique de la voie tibétaine - Chôgyam Trungpa

12:02 Écrit par Neothene dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0)

18/01/2013

...

Et il parla d'un père incertain qui ne savait pas mesurer son amour pour son fils. Un jour, il y eut un incendie dans la masure où ils vivaient. L'homme prit l'enfant dans ses bras et marcha dans la nuit pour s'éloigner de la tragédie. Il dépassa sûrement la limite de ce monde, car lorsqu'il se décida enfin à le poser à terre, il découvrit que la terre n'existait plus. Il restait un vide parmi les vides, des nuages percés parmi les cieux évanescents. L'homme conclut pour lui-même : "Désormais, mon fils aura pour sol mes seuls bras".

Cet enfant ne s'aperçut jamais que l'immense territoire dans lequel il vécut ensuite, grandit et eut des enfants n'était que le giron de son vieux géniteur. De nombreuses années plus tard, en ouvrant la sépulture de son père, il appelât son fils et lui dit : "Tu vois la terre, mon fils? On dirait du sable, des pierres, des mottes. Mais ce sont des bras et des étreintes."

L'accordeur de silence - Mia Couto

17:55 Écrit par Neothene dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, livres

03/10/2012

Le rêve d'un autre

"Car j'avais désormais compris que, même si on prouvait que la vie que nous vivons n'est que le rêve d'un autre, cela ne changerait rien à rien".

Le livre noir - Orhan Pamuk

22:38 Écrit par Neothene dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0)

...

Heureux vivons-nous, sans haine parmi les haineux;

Au milieu de ceux qui haissent, nous demeurons sans haïr.

Dhammapada

22:31 Écrit par Neothene dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0)

20/09/2012

...

« Mais voilà : le sentiment d’injustice, en soi, se révélait être étrangement physique. Plus réel même, d’une certaine manière, que son corps douloureux, odorant, transpirant. L’injustice avait une forme, un poids, une température, une texture, et un très mauvais goût. »

Freedom - Franzen

(Je précise que je n'ai pas particulièrement aimé ce roman que je trouve très médiocre, hormis ce court passage qui sonne très juste).

18:50 Écrit par Neothene dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0)

15/10/2011

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"Le petit était assis et vacillait. L'homme l'observait de peur qu'il ne bascule dans les flammes. Du pied il dégagea des emplacements dans le sable  pour les hanches et les épaules du petit à l'endroit où il allait dormir et il s'assit en le tenant contre lui, ébouriffant ses cheveux pour les faire sécher près du feu. Tout cela comme une antique bénédiction. Ainsi soit-il. Evoque les formes. Quand tu n'as rien d'autre construit des cérémonies à partir de rien et anime-les de ton souffle."

La route - Cormac McCarthy

22:30 Écrit par Neothene dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0)

25/01/2010

Péché

"Dieu n'est offensé par nous que dans la mesure où nous agissons contre notre propre bien."

Saint Thomas d'Aquin - Somme contre les gentils III

23:19 Écrit par Neothene dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, religion, dieu, foi, péché

05/01/2010

Vers l'aube, il rêva...

"Vers l'aube, il rêva qu'il s'était caché dans une des nefs de la bibliothèque de Clementinum. Un bibliothéquaire aux lunettes noires lui demanda : Que cherchez-vous ? Hladik répliqua : Je cherche Dieu. Le bibliothécaire lui dit : Dieu est dans l'une des lettres de l'une des pages des quatre cent mille tomes de Clementinum. Mes parents et les parents de mes parents ont cherché cette lettre ; je suis devenu aveugle à force de la chercher. Il ôta ses lunettes et Hladik vit ses yeux morts. Un lecteur entra pour rendre un atlas. Cet atlas est inutile, dit-il et il le donna à Hladik. Celui-ci l'ouvrit au hasard. Il vit une carte de l'Inde, vertigineuse. Brusquement certain, il toucha l'une des plus petites lettres. Une voix de partout lui dit : le temps pour ton travail t'a été accordé. Alors Hladik s'éveilla.

Il se rappela que les songes des hommes appartiennent à Dieu et que Maïmonide a écrit que les paroles d'un rêve sont divines quand elles sont distinctes et claires et que l'on ne peut voir celui qui les a prononcées."

Le miracle secret - JL Borges

23:35 Écrit par Neothene dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : borges, dieu, rêves, littérature

20/11/2009

Certains s'en frottent les mains

"D'autres objections n'ont pas manqué à la doctrine de la damnation éternelle tout au long de l'histoire de la théologie dogmatique, et évidemment les réponses ne se sont pas fait attendre. Il a semblé à l'un que la peine éternelle était excessive, disproportionnée et que surtout elle contredisait la finalité thérapeutique de la peine - aujourd'hui, on parlerait de "réhabilitation". A cette objection raisonnable, Saint Thomas d'Aquin répond :

Ainsi, lorsqu'un bandit est pendu, ce n'est pas pour son propre amendement, mais à cause des autres afin qu'au moins la crainte du chatiment arrête leurs méfaits. [...] C'est donc de cette manière que les peines éternelles des réprouvés, infligées par Dieu, sont médicinales pour ceux qui s'abstiennent des péchés par la pensée de ces grands châtiments.

Que dire devant cela? Nous avons ici affaire de toute évidence à une conception instrumentale de la vie humaine : on peut pendre quelqu'un pour que cela serve d'avertissement à d'autres. Et cette logique, très éloignée de la logique évangélique qui ne construit jamais l'intérêt général aux dépends du bien de l'individu singulier, est attribuée à Dieu.

Mais il y a pire. La raison, logiquement insatisfaite, se demande pourquoi ces peines devraient durer jusqu'après le jugement universel, c'est-à-dire quand il n'y aura plus personne à qui elles pourraient servir d'avertissement et quand l'aventure de la liberté se sera achevée pour toujours. Etant donné qu'il n'y aura plus personne à mettre en garde, ne pourrait-on pas alors au moins mettre fin à cette série de pendaisons? Voici la réponse de Thomas d'Aquin :

Les châtiments des impies, qui dureront perpétuellement, ne seront pas tout à fait inutiles, car ils serviront à deux choses : d'abord à maintenir la justice divine, ce qui est en soi agréable à Dieu. [...] Secondement, ces peines sont utiles parce qu'elles procurent aux justes la satisfaction d'y contempler la manifestation de la justice de Dieu et de se rendre compte qu'ils ont échappés à ces souffrances.

Quelle douleur de voir l'immense intelligence de Thomas d'Aquin se plier ainsi à justifier l'injustifiable. Nous nous trouvons en présence d'une théologie qui non seulement conçoit un Dieu dominé par une colère jamais apaisée, mais qui imagine des bienheureux occupés à se frotter les mains, trop contents d'y avoir échappé, un peu comme des petits bourgeois qui regarderaient, ravis, ceux qui, contrairement à eux, n'ont pas obéi aux ordres : ces bienheureux qui ressemblent tellement aux "fayots" qui, à l'école, se mettent toujours au service des professeurs et qui, dans la vie, sont les dévoués serviteurs des puissants et n'ont pas la plus petite idée de ce qu'est la solidarité entre semblables, la fraternité."

 

De l'âme et de son destin - Vito Mancuso

23:35 Écrit par Neothene dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : religion, christianisme, dieu, salut, théologie, enfer

01/11/2009

"Saint" triste... triste saint

"Quoi qu'il fasse : marcher, s'asseoir, peler des pommes de terre, tricoter  ou la chose apparemment la plus superficielle... l'homme peut regarder en dedans et rester ouvert à la chance d'être touché par le divin ; aucune situation de la vie existentielle ne doit être fermeture, on est mobilisé entièrement et continuellement. Mais seule l'attitude juste permet d'avancer et de mûrir sur ce chemin ; cela est impossible si vous êtes crispé, épaules en l'air et contractées, ventre rentré et respiration de surface, décentré... toutes choses qui expriment à l'extérieur ce que vous êtes à l'intérieur : dominé par un moi arrogant, angoissé et solitaire. C'est une prison dont toutes les portes sont fermées ! tant que le petit moi n'a pas fait sauter les verrous et quitté la place, aucun contact avec l'Etre n'est possible... Pensez à tous ces soit-disant "religieux" dont la sainteté apparente n'est qu'une énorme crampe ! Ils ont les traits tirés, les lèvres serrés par l'effort volontaire, le regard ailleurs, le visage sans joie..."

Karlfield Graf Dürckheim - Dialogue sur le chemin initiatique

13:33 Écrit par Neothene dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : religion, foi, saints, spiritualité, société, religieux

27/09/2009

Ici et maintenant...

"Je pense que la raison est la condition sine qua non pour que le discours sur Dieu puisse aujourd'hui subsister légitimement comme discours sur la vérité. Telle est, en effet, la réalité ultime qui est en jeu quand on parle de Dieu : la vérité. Les histoires lointaines dont la Bible nous parle, y compris celle de Jésus crucifié et  ressuscité, ne font sens que si elles conduisent l'âme à la vie ici et maintenant, à retrouver en elle la présence de Dieu ici et maintenant, dans cette "terrible boucherie" qu'est l 'histoire universelle. La conscience croyante devient libre et mature, et donc en mesure d'engendrer liberté et maturité à côté d'elle, quand elle dépasse ce que la théologie appelle traditionnellement fides quae creditur, autrement dit les contenus de la foi, et les lit comme de profonds enseignements sur la condition humaine qu'il faut actualiser et réinterprêter chaque jour, et non pas comme des comptes rendus historiques objectifs d'un lointain passé dont la destin inéluctable est de devenir toujours plus lointain et toujours plus passé.

[...] La vraie lumière, c'est la vérité, et si nous sommes ici, si le fait que nous soyons sur terre a un sens, c'est pour nous remettre à la vérité, pour la servir, l'accueillir en nous et lui permettre de purifier notre intériorité."

"Si la foi ne fait pas cela, si elle ne produit pas une sagesse pour l'âme en la libérant et en la comblant de joie, de vie heureuse, de regard serein sur elle-même et sur le monde, elle est vaine. Elle peut même être nocive. Mieux vaut un athée heureux et honnête qu'un croyant malheureux et malhonnête. L'objectif est la plénitude de l'humanité, dont la foi est seulement un instrument. Dieu, le principe de l'être, ne nous a pas créés pour que nous croyions, mais il nous a créés pour que nous soyons. Pour que nous soyons des hommes heureux et fiers de l'être, étant porteurs dans la monde de son énergie positive et ordonnée, pour engendrer à notre tour positivité et ordre sous la forme de la justice et de la fidélité. Si être croyant sert à devenir cela, cela vaut la peine de l'être ; sinon, mieux vaut se débarrasser de la foi et de tous ses pesants apparats. Mieux vaut être nu devant l'être et son mystère, plutôt que victime habillée d'ignorance, de superstition, de servilité."

 

De l'âme et de son destin - Vito Mancuso

07/09/2009

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"Braves guerriers, qui avez souvent partagé avec moi de plus rudes épreuves, aujourd'hui noyez vos soucis dans le vin; demain nous voguerons sur la mer immense."

Horace

23:46 Écrit par Neothene dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0)

06/01/2009

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"La réalité, c'est ce qui refuse de disparaître lorsqu'on cesse d'y croire."

P. K. Dick

08:47 Écrit par Neothene dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pk dick

25/12/2008

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"Il ignorait alors que devenir fou est parfois une réponse appropriée à la réalité".

Siva - P.K. Dick

22:31 Écrit par Neothene dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (2)

16/10/2008

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L'amusement est un bain vivifiant que l'industrie du divertissement prescrit continuellement. Elle fait du rire l'instrument du trafic frauduleux du bonheur. Dans les moments de bonheur, on ne rit pas ; seules les opérettes et, plus tard, les films représentent le sexe avec des rires bruyants. Mais Baudelaire est aussi dépourvu d'humour qu'Hölderlin. Dans la société frelatée, le rire en tant que maladie s'est attaqué au bonheur et l'entraîne dans sa misère intégrale. Rire de quelque chose signifie toujours qu'on s'en moque et la vie qui, selon Bergson, rompt le poids des habitudes par le rire,est en vérité l'irruption de la barbarie, l'affirmation de soi qui se libère avec insolence de tout scrupule lorsque la vie sociale lui en donne l'occasion. Un public de gens qui rient est une parodie de l'humanité. Ses membres sont des monades dont chacune s'abandonne à la volupté aux dépends de toutes les autres, prête à tout, sûr d'entraîner la majorité. Leur harmonie est la caricature de la solidarité. Ce qu'il y a de diabolique dans le rire qui sonne faux, c'est qu'il parodie justement ce qu'il y a de meilleur : la réconciliation.”

 

21:19 Écrit par Neothene dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : philosophie, médias, société

04/09/2008

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Celui qui tient la coupe, la paume fardée de ce vin, ne s'égarera pas dans la nuit ; il tient un astre dans la main.

'Omar ibn ul-Fâridh

16:33 Écrit par Neothene dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : spiritualité, religion, monothéisme, soufisme