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10/02/2012

Seule

Je t’ai trouvée seule au milieu de la cuisine.

Ton minuscule visage,

Ta petite tête tournée vers moi quand je suis entré.

Mélancolie d’adulte, déjà,

Dans ce regard d’enfant

D’à peine plus de deux ans. 

13:58 Écrit par Neothene dans Méditations | Lien permanent | Commentaires (0)

09/01/2012

L'attentat

Une vaste salle en rez-de-chaussée pourvue de larges fenêtres ; lieu hybride entre une salle des fêtes et une place. Lieu de passage, lieu de rencontre. Beaucoup de personnes évoluent tranquillement à l’intérieur dans une atmosphère de relative sérénité.

Je prends conscience de l’agitation soudaine qui se crée autour de moi ; je comprends – par les gens ? Par déduction ou intuition ? – qu’une personne ayant la volonté de perpétrer un acte terroriste s’est introduite dans la salle.

Je finis par l’apercevoir : pas très grande, en jean, la tête couverte d’un foulard gris ou blanc attaché à la manière des pirates. Les gens la suivent un peu agités et tentent visiblement de la raisonner ; mais elle semble ne rien vouloir entendre et tout dans son attitude traduit l’évitement, la fermeture et la fuite. Elle se dérobe aux différents groupes de personnes qui cherchent à l’intercepter.

Une image très précise se dessine dans mon esprit. J’ai la vision d’une sorte de sachet transparent contenant des choses ressemblant à des marrons ou des noix, quatre ou cinq, pas plus, et je sais intuitivement que ce sont des choses radioactives extrêmement dangereuses, et que c’est précisément l’arme que va utiliser la jeune femme pour commettre son attentat.

Je prends progressivement conscience du caractère inéluctable de notre mort à tous, comme chaque personne autour de moi. Toutes se sont calmées.

Puis vient la sensation très forte et très nette, douloureuse, d’être soudain irradié, de cuire littéralement. Je me sens partir peu à peu. « Seigneur Jésus ! » seront, dans ce rêve, les dernières paroles que je prononcerais mentalement, comme si j’amorçais un cheminement vers une sorte d’ailleurs.

 

11:14 Écrit par Neothene dans Nuits | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rêve, rêves

02/01/2012

Travail

L’air sévère et concerné, la conscience morale en étendard ; tout raide, la mâchoire crispée ; toute sèche et  fanée, c’est à peine si elle vous a vu lorsqu’elle s’est adressé à vous.

Il y a dans sa requête une urgence qui ne fait qu’indiquer le caractère purement transitoire et fantomatique de son implication. Vite avant que cela s’en aille… Contraste saisissant entre son attitude et la présumée noblesse de la cause dont elle cherche à se revêtir.

La cause : parure pour son ego et carburant pour un ressentiment sans objet.

13:54 Écrit par Neothene dans Epines | Lien permanent | Commentaires (0)

10/12/2011

...

La rage est un brasier.

L'injuste un pyromane.

15:04 Écrit par Neothene dans Méditations | Lien permanent | Commentaires (1)

08/12/2011

Je vis

Le vent frais sur mon visage,.

Assis paisible, j’observe,

Je vis

Le monde qui peu à peu s’éveille, s’agite.

Un peu partout, son industrie.

Et dans cinq ans ?

Et dans dix ans ?

Je dois l’avouer

j’ignore tout même du quart d’heure qui suivra.

Comprenez-moi bien : je suis là.

12:54 Écrit par Neothene dans Méditations | Lien permanent | Commentaires (2)

24/11/2011

La Malédiction

Un système nous libéra.

Pour enfin se transformer en cage.

Longtemps chérie, une vérité devint erreur aux conséquences épouvantables.

Un libérateur,

adoré, statufié, se mut en despote sublime.

Et cette lumière qui hier encore nous éclairait ne nous fut plus qu’éblouissement.

 

Idolâtré, arrêté, gravé dans le marbre, figé. En un mot, perverti.

14:03 Écrit par Neothene dans Méditations | Lien permanent | Commentaires (0)

18/11/2011

Tout puissant

Il faisait face à la fenêtre, lui tournant le dos, et son regard semblait scruter la rue pleine d'humidité et de ténèbres. L'autre le regardait sans vraiment le voir, enfoncé dans un fauteuil un rien bancal et continua :

- d'après toi, Il est donc tout puissant, éternel, omniscient, etc, etc... C'est ça?

- Oui, c'est du moins l'idée que je m'en fais ; l'idée que beaucoup de croyants s'en font.

- Alors, dans ce cas, j'aimerai savoir ce que tu fais du Mal? De cette fameuse question du Mal? C'est un cliché, je sais, mais pourquoi le mal, la souffrance des innocents, l'injustice? Comment expliques-tu cela? J'espère que tu ne vas pas recourir aux sophismes de ces penseurs trop habiles pour être honnêtes. Que tu ne vas pas te livrer à des contorsions intellectuelles et tenter d'expliquer, et de justifier ce qui ne peut l'être?

- Tiens donc... Oui, le Mal existe. Et l'injustice. Et la souffrance des innocents. Et, oui, excuse-moi, je crois pourtant à la perfection divine. Je le crois Tout Puissant. Oui. Mais en toute honnêteté, je ne peux pourtant répondre à ta question sans me donner la désagréable impression de répéter une leçon ou de donner des réponses qui n'en sont pas. Cette discussion commence d'ailleurs à m'ennuyer.

- Je cherche à comprendre. Pourquoi renonces-tu à t'interroger sérieusement sur ces questions. Des questions qui touchent à des choses, tu le réalises, que tu prétends pourtant essentielles pour toi.

- Non, je ne renonce pas à m'interroger. Je fais juste preuve d'un peu de modestie. Quelque chose qui, manifestement, t'est étranger, tout comme Dieu.

- Dieu ne m'est pas étranger.

L'autre avait légèrement tourné la tête vers lui laissant entrevoir un sourire qui n'exprimait rien de moins qu'un mélange d'amusement, de curiosité et d'ironie ; comme on voudra l'interpréter. Puis il reprit son observation méticuleuse de la rue poisseuse souriant toujours.

- Je t'écoute. Là franchement tu m'intéresses.

- Dieu ne m'est pas étranger. Mais ce Dieu que ton absence de questionnement laisse percevoir ne me plaît pas. Dieu est tout puissant et le Mal existe, donc. C'est donc que Dieu veut le Mal?

- Non, je ne pense pas qu'il le veuille.

- Admettons que Sa volonté n'y soit pour rien. Il le laisse avoir cours au moins.

- Ses desseins ultimes peuvent nous échapper, et derrière un mal, parfois...

- La belle affaire! Tu crois vraiment à ça. Tu espères me convaincre avec ces clichés. Avec ces âneries.

- Des âneries qui semblent avoir fait l'affaire de personnages bien plus estimables que nous deux, tu l'oublies...

- Qu'est-ce que tu veux que ça me fasse? Quel grand personnage n'a pas ses faiblesses, ses manques, ses lubies, ses mensonges, ses partis pris? Son ignorance... Pas d'argument d'autorité ici, s'il-te-plaît.

- Soit. Soit... Je pense simplement qu'il faut accepter Dieu en soi. Il ne peut être soumis à nos critères de raisonnement et de jugement. Il faut cesser de chercher à comprendre ce qui ne peut être appréhendé par nos esprits de toute évidence trop étriqués.

- Ah oui! Ne pas réfléchir! Ne pas chercher à comprendre! Bien! Formidable! Il faut prendre Dieu tel quel... soit, mais pourquoi? Pourquoi l'accepter aveuglément?

- C'est Dieu ou ça ne l'est pas.

- Et tu trouves ça convaincant? Quelle valeur a cette adhésion à Dieu? "Je me soumets à Dieu parce que c'est Dieu" ; à savoir, parce qu'il est omniscient, tout puissant, fabuleux. Comme on se soumet à l'arbitraire d'un despote sous prétexte qu'il est puissant et terrible, et qu'il pourrait me causer bien des ennuis si je n'obéis pas à sa loi. C'est ça la beauté de la foi, la grandeur de Dieu?

- Bon, j'imagine que non. Tu as une manière de présenter les choses... Mais que proposes-tu, toi?

- Hé bien pour moi, soit Il ne peut intervenir directement dans Sa création pour diverses raisons; et alors on considère qu'Il n'est pas tout puissant et cela remet en cause totalement l'idée que nombre de croyants se font de Lui. Soit Il a décidé de donner à Sa création une autonomie, une liberté pour des raisons qui nous échappent (et j'accepte là la zone d'ombre). Alors oui, le Mal, dans cette dernière optique, a sa place au sein de l'imperfection, de l'"hors perfection" dirais-je de manière pédante.

- Continue.

- Mais si Dieu est tout puissant. Voit tout. Règne et juge; alors dans ce cas, au regard de l'Histoire des hommes, il ne mérite pas tant d'éloges, crois-moi ; et nombre de ses adeptes ne sont alors qu'une foule d'"intéressés" qui ne sont préoccupés que d'histoires de pouvoir, de Salut et de Paradis. Des laquais selon moi ou, pire, une espèce d'armée d'esclaves qui persécutent et tuent en Son nom.

Pour moi, si je suis cohérent, si je suis conséquent, le Dieu Créateur n'est "aimable" et louable que lointain au regard d'une création qu'il a voulu libre. Et, en même temps, proche comme un père qui nous guide si nous prêtons attention à Sa lumière, et qui nous laisse toujours accès à Lui. Sinon, je te le dis franchement, un amour sincère et absolu pour ce qu'on appelle Dieu nous est impossible.

 

 

16:36 Écrit par Neothene dans Méditations | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : religion, dieu, spiritualité, foi

15/10/2011

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"Le petit était assis et vacillait. L'homme l'observait de peur qu'il ne bascule dans les flammes. Du pied il dégagea des emplacements dans le sable  pour les hanches et les épaules du petit à l'endroit où il allait dormir et il s'assit en le tenant contre lui, ébouriffant ses cheveux pour les faire sécher près du feu. Tout cela comme une antique bénédiction. Ainsi soit-il. Evoque les formes. Quand tu n'as rien d'autre construit des cérémonies à partir de rien et anime-les de ton souffle."

La route - Cormac McCarthy

22:30 Écrit par Neothene dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0)

04/10/2011

Génération

De l’instantané. Du sûr et certain. Du sans risque. Du sans effort. Du sans engagement.

C’est ce que nous voulons, car vivre nous pèse.

16:33 Écrit par Neothene dans Méditations | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : société

29/09/2011

...

C'est pas le jour ! Comme on dit...

14:48 Écrit par Neothene dans Epines | Lien permanent | Commentaires (0)

22/09/2011

Conversation

 

- On ne peut pas applaudir avec une seule main.

- … c’est sûr…

- Non, c’est pas sûr. On peut aussi applaudir avec les pieds.

- … Certes…

- … car les pieds sont des mains. On peut applaudir avec.

- …

- Nous, les africains, nous ne savons pas écrire.

- Je ne crois pas qu’il n’y ait que des africains pour ne pas savoir écrire.

- Je ne sais pas, les autres m’ont pas invité.

- …

- Et vous savez pourquoi ?

- Euh non…

- Parce que je ne sais pas écrire.

11:09 Écrit par Neothene dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)

12/07/2011

...

 

Corps à corps nocturne. Sorte de lutte avec l’ange dont le souvenir se réduit à une succession d’impressions.

Nous nous sommes empoignés le mal et moi ; et je fus spectateur et réceptacle semi conscient des agissements de cette part de mon être ; celle, mystérieuse qui vit constamment dans l’ombre et l’onirique ; qui s’aventure dans le primordial, dans l’archaïque.

La lutte m’a semblé longue et harassante. A mon réveil, je reposais abandonné dans les draps imbibés de sueur, comme de sang, avec l'impression apaisante que peut éprouver celui qui pense avoir vaincu.

12:42 Écrit par Neothene dans Nuits | Lien permanent | Commentaires (0)

08/07/2011

...

 

Cette main qui abaisse ta tête jusqu’à la vase

Pour mieux laver ton cœur d’eau pure.

 

10:29 Écrit par Neothene dans Méditations | Lien permanent | Commentaires (0)

24/06/2011

...

 

Le livre fermé, à travers la vitre, les lieux trop connus défilent que je ne reconnais plus. Le regard du nomade maladif et éperdu m’a contaminé, et chaque tableau - mille fois déchiffré, aperçu - de cet espace restreint et balisé, m’apparaît soudain comme un fragment de cosmos dense, vibrant et exotique.

11:55 Écrit par Neothene dans Méditations | Lien permanent | Commentaires (0)

09/06/2011

...

Il fait froid.

Trop de choses nous ont désertées.

Nous avions dit : hors les murs !

Nous soupçonnions quelque étendue,

Quelque présence

derrière la fresque.

 

 

14:37 Écrit par Neothene dans Méditations | Lien permanent | Commentaires (0)

17/05/2011

...

 

Le réel possédait à ce moment un aspect si déplaisant, que tous ceux qui le pouvaient préféraient s’en détourner, et lui préféraient une bien rassurante fantasmagorie.

Ne parvenant toutefois pas à assumer ce choix, ils frappaient d'ostracisme et diabolisaient tous ceux qui refusaient de les imiter.

Seuls quelques ténébreux ministres discouraient encore sur le réel, le prenaient en charge, n’ayant pour leur part aucune raison de crainte de s’y salir. La fange et l’ombre étaient leur patrie. Ils embrassaient toutefois pour l'occasion quelques nobles valeurs, lesquelles n'étaient pourtant nullement les leurs ; leur cause ne justifiait-elle pas qu'ils recourent à tous les procédés?

Ainsi, ceux qui - bien que préférant la lumière et l’harmonie - ne pouvaient, en raison de leur condition, se réfugier dans le rêve comme les autres, plus avantagés, et pataugeaient lamentablement dans la boue, accordèrent crédit à ces enténébrés parce qu'ils étaient les seuls à décrire leurs maux et au fond, les apparences plaidaient pour eux ; ils ne semblaient pas si mauvais qu'on le prétendait, après tout.

Le pouvoir passa donc très rapidement entre les mains de ces derniers, qui firent alors du réel une chose très différente, mais encore plus laide.

12:57 Écrit par Neothene dans Epines, Méditations | Lien permanent | Commentaires (0)

14/05/2011

...

Les apôtres de la Mort n’ont que Grandeur et Pureté à la bouche.


leurs gestes célèbrent avec zèle le Néant,


Etendent l’ombre de leurs idoles.


Dans leurs songes de pieux Narcisse, un Isaac égorgé chaque jour par son père


Et comme Dieu, un Moloch gavé d’holocaustes qui singe la miséricorde.

17:34 Écrit par Neothene dans Epines, Méditations | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : religion, spiritualité, foi, dieu

07/03/2011

Maîtres en sagesse...

Vous en voyez défiler de ces livres d'auteurs – mines béates, regards lumineux – qui, véritables pédagogues de la sagesse,  veulent vous en offrir, à moindre coût,  toutes les clés. (Vous aimeriez pouvoir y croire). Mais déplacez donc, en imagination,  ces  maîtres en sérénité de leur temple ou de leur paisible montagne, et plongeons-les dans le quotidien hyper urbain et déprimant de l’employé moyen ou, encore mieux, de l’employé assigné à une fonction de service ; vous ne parvenez plus à vous les représenter radieux et sereins. N’ont-ils plus rien alors à vous apprendre ? La caissière en grande distribution qui, malgré son quotidien,  presque jamais ne perd patience ;  qui toujours garde le contrôle face au mépris, à l’agressivité, à l’impatience, la mauvaise humeur, la grossièreté, etc, etc… aurait-elle plus à vous apprendre sur ce plan que le moine fantasmé (que d’aucun aurait aperçu en lévitation) ; que le champion de l’ascétisme ; que le sage perpétuellement souriant ; que l’expert en bonheur et développement personnel avec son kit joie-de-vivre clé-en main ?

10:22 Écrit par Neothene | Lien permanent | Commentaires (0)

01/03/2011

...

Bien sûr, vous voudriez que l’autre avant vous disparaisse pour gagner du temps, votre temps précieux, et vous ne me quittez pas des yeux, espérant ainsi capter mon regard, plongez dedans, et me soumettre en quelque sorte à votre volonté. Que je laisse l’autre en plan pour instamment  ne plus rien faire d’autre que vous servir. Mais moi, je ne vous regarderai pas avant l’heure ; et je suis forcé (par vos soins, il faut bien le dire) de nier jusqu’à votre existence.

23:52 Écrit par Neothene dans Oracle et laquais | Lien permanent | Commentaires (0)

28/02/2011

Nuit

Dans mon rêve, je suis un officier ss. J'ai conscience de la débacle qui nous accable : le Reich s'effondre, les Alliés l'emportent. Je décide de me retirer du monde au moyen d'une pilule sensée endormir progressivement les fonctions vitales. Je m'allonge et je m'interroge sereinement sur ce qui peut m'attendre après la mort, moi le serviteur discipliné du mal.

00:07 Écrit par Neothene dans Nuits | Lien permanent | Commentaires (0)