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17/06/2009

Choix

"Parce que pour moi, c'est Lui." Rien à ajouter à celà.

10:32 Écrit par Neothene dans Him | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : religion, spiritualité, christianisme

...

Pas apaisé, non. Juste rendu à moi-meme.

10:30 Écrit par Neothene dans Méditations | Lien permanent | Commentaires (0)

...

Une difficulté à parler... Chaque fois que j'ouvre la bouche, l'impression désagréable de trahir partiellement ma pensée.

10:23 Écrit par Neothene dans Méditations | Lien permanent | Commentaires (0)

09/06/2009

Portée

Porte le poids des années, des phrases qui tuent, des images à vomir.

Porte le fardeau de ces choix par où tu décimas les rêves de ceux_là même qui te chérirent.

 

00:02 Écrit par Neothene dans Epines | Lien permanent | Commentaires (0)

08/06/2009

Get all you deserve

Stalking_by_wries.jpg



23:45 Écrit par Neothene dans Nuits | Lien permanent | Commentaires (0)

11/05/2009

Se défaire...

Se défaire de "tout". Se dépouiller. S'user comme un tissu jusqu'à ce qu'il ne reste que la fibre. Et la fibre l'abandonner.

En vérité, je t'aime parfois en mystique.

Rien n'a plus d'importance que cet amour, et pour moi ton être.

Et l'être à naître.

Cette chance, ce privilège, tout cela me paraît exorbitant.

Comment seulement en être digne?

22:52 Écrit par Neothene dans Méditations | Lien permanent | Commentaires (3)

08/05/2009

13 560

L'enveloppe dans les mains, je rentre d'un pas pressé. Depuis quelques jours, je pense déjà connaître la sentence qui y est contenue. Je le sens. Maintenant, je le sais. J'en suis quasi certain. L'inverse me surprendrait.

Nous nous installons sur la banquet, vidons l'enveloppe de son contenu. I. me lance quelque chose m'indiquant que finalement je m'étais peut-être fait un film. Mais je m'aperçois qu'en fait, elle cherche la réponse tout comme moi. Puis je comprends. Nous comprenons. Trois semaines. Cela fait déjà trois semaines. Nous revérifions. Rerevérifions. Trois semaines. Et là, je ne sens plus mes jambes, je deviens fébrile. Complétement retourné. Pleurer, rire, demeurer sans voix, le regard perdu ne contemplant rien. Mesurer ce qui adviendra, ce qui changera et ce qui sera aboli, peut-être.

Dire que certains en sautent de joie.

23:48 Écrit par Neothene dans Méditations | Lien permanent | Commentaires (0)

03/05/2009

Black mirror

Je me souviens de Black Mirror me tournant dans la tête.C'était un soir. Le lendemain.

J'ignorais ce qui s'annonçait. Les paroles me disaient en arrière fond bien autre chose et bien plus qu'elles n'étaient sensées dire. Pourquoi, comment cette musique pop allait-elle fouiller mon coeur? Je ne comprenais rien à ce prodige. La vie fait-elle ce qu'elle veut de nous?

Je me suis réveillé, peu après, d'un demi sommeil qui n'avait que trop duré. Je me suis arraché douloureusement. Je me suis donné...Tu m'as rendu à moi-même. Et aujourd'hui nous nous ne savons pas vraiment où nous allons mais nous cheminons confiants. Pourtant. Comme des mômes inconscients qui se rient du reste.

La vie peut bien prendre les décisions à rebours des nôtres si ça lui chante, nous jouer ses tours; tant que nous nous tenons côte à côte, que nos yeux ne se quittent pas, n'en perdent pas une miette, que nos mains se caressent, impatientes de s'étendre au reste, que le feu dans nos âmes toujours se propage...

19:58 Écrit par Neothene dans Méditations | Lien permanent | Commentaires (0)

24/03/2009

Syrie (notes) VIII

Vendredi

Journée tranquille. Nous reposons encore et encore. Sortons faire deux trois courses dans le quartier.

Le soir, nous nous rendons chez H. Passons par une pâtisserie pour leur prendre deux ou trois bricoles. Je reste dans le taxi pendant qu'I.s'en charge. Nous aurons ce soir la chance de voir une nouvelle fois A. qui est en permission. Passons une bonne soirée. Discute un peu avec A. pendant que les filles sont ensembles Regardons d'un oeil les informations. On peut voir notamment une intervention du leader du Hezbollah, personnage dont on peut assez régulièrement apercevoir le visage barbu surmonté du turban noir typique sur des affichettes collées au hasard des rues, encadré et fixé au mur d'une boutique d'alimentation ou d'artisanat, ou plus rarement en pochoir sur un pare-brisse. Mais sa popularité est insignifiante comparée à celle du chef de l'Etat. Le voilà parti dans ce qui semble être une diatribe. Le verbe se fait péremptoire et un brin agressif. Je demande à A. ce qu'il en pense. Il m'explique qu'en fait le propos tenu est anecdotique et cette manière de s'exprimer est purement rhétorique. De l'art oratoire donc, et nullement de l'agressivité.

La petite, adorable est scotchée à son papa qu'elle ne voit pas assez ces derniers temps.

A. s'occupera durant la soirée de nous réserver par téléphone le car pour notre trajet de demain. Nous devons nous rendre à Alep pour trois jours. H. et A. se sont arrangé pour nous trouver un petit appartement. Le lieu est habituellement habité par le fils d'une amie de la voisine d'H.qui fait ses études à Alep. Notre venue lui permettra sûrement de se faire un peu d'argent de poche. Il résidera chez sa mère durant les trois jours.

Rentrons une nouvelle fois râvis de cette agréable soirée. Les rues toujours pleines de vie défilent très vite derrière les vitres du taxi qui nous ramène.

Samedi

Nous prenons le taxi à 11h pour la gare routière. Les sacs sont faits, nous quittons notre appartement tout en sachant que nous y reviendrons pour les derniers jours de notre séjour.

 

A notre arrivée à la gare routière, contrôle des bagages. Passons par un portillon. Puis arpentons une allée jonchée de préfabriqués qui abritent différentes compagnies de car. Aux abords de chacune, des « rabatteurs» font moultes signes et rivalisent de puissance vocale pour attirer le voyageur. Nous finissons par trouver la compagnie qui doit nous emmener à Alep. Enregistrement, vérifications. Patientons dans l'allée, un peu à l'ombre. Puis repassons par un sas de sécurité pour accéder au car. Véhicule d'apparence très confortable. Je dois néanmoins en redescendre aussitôt pour chercher les passeports que nous devons présenter aussitôt installer. J'aperçois, à l'intérieur du car, une femme recouverte intégralement de noir. Il est impossible d'apercevoir ne serait-ce que ses yeux. Départ.

Un stewart sert des verres d'eau et distribue des bonbons. Puis il fait démarrer un dvd que les personnes éventuellement intéressées peuvent suivre sur un écran à l'avant du véhicule au dessus du parebrise. Il s'agit d'un grosse production comique qui ne semble capter l'attention de personne.

Derrière la vitre, tandis que nous sommes bien au frais, défile un paysage d'une aridité extrême. Des collines de caillasse, de la pauvreté. On serait tenté d'y voir quelque chose comme de la désolation.

Vers Homs, le paysage devient plus verdoyant. Nous nous y arrêtons pour manger quelque chose. Repartons dix minutes plus tard à peine. Impression de sauter dans le car en marche.

Durant le trajet, une femme semble constamment prendre à parti le stewart. Nous ne comprenons pas ce qu'elle lui veut, mais sa manière de s'exprimer assez vulgaire et son allure la désignent d'emblée comme « la rombière » type. Le genre qui tape son scandale pour des broutilles. Le service visiblement irréprochable de l'employé ne fait que renforcer notre sentiment.

A la descente du car, au moment de récupérer les bagages, le « jules » de notre marchande de poisson s'approche du stewart et lui administre une giffle. S'en suit une petite bagarre vite interrompue par une petite foule qui s'empresse de séparer les deux protagonistes. Ça s'agite, ça crie. Des agents interviennent et on perd la chose de vue.

Un jeune homme nous repère et nous fait signe de le suivre comme d'ailleurs tous les taxis à l'arrêt que nous croisons. Il s'agit de notre fameux étudiant. Très courtois, il se charge de nos bagages. Durant le voyage, il échange avec nous deux mots en anglais. Alep nous apparaît d'emblée comme beaucoup propre et soignée que Damas. L'atmosphère y est aussi nettement moins lourde et polluée. Une ville plus aisée de toute évidence.

Pénétrons dans l'appartement. A l'intérieur, la maman du jeune homme semble venir de terminer le ménage. Elle nous salue d'un sourire et d'un hochement de tête. Son fils nous donne deux trois renseignements, deux trois conseils. Nous écrit en « latin » le nom de la rue et du quartier où nous logeons afin que nous puissions l'indiquer aux taxis de retour de nos divers déplacements. Je lui donne enfin la somme correspondant à nos trois jours de location. Sa mère et lui nous saluent et nous souhaitent un bon séjour.

L'appartement est très sobre. C'est un peu l'inverse de celui dont nous disposons à Damas. Nous nous y sentons plus dans notre élément. Nous voilà en quelque sorte dans un environnement plus familier. Mobilier minimaliste, murs nus et blancs. Peu d'objets.

Nous dormons un peu, puis sortons chercher de quoi manger. Il fait déjà nuit. A notre grande surprise, nous avons beaucoup de mal à trouver de quoi nous sustenter. Le quartier ne nous offre pas la même profusion de petites épiceries populaires qu'à Damas. De plus, l'ambiance est très différente. Les quelques enfants que nous croisons nous dévisagent. Légère hostilité. C'est pour nous comme un indicateur relativement fiable du reste. Parcourons une grande artère. On y aperçoit de belles boutiques de meubles, de vêtements, etc. Dehors beaucoup de femmes voilées intégralement en noir. L'ambiance, elle, n'a rien de commun avec celle de Damas. Nous rentrons manger et nous coucher peu convaincus par notre brève escapade.

Nous réalisons que nous sommes juste à côté d'une mosquée lorsque l'appel à la prière retentit de manière tonitruante d'une voix pleine de saturation comme j'ai appris à l'apprécier; mon âme de rockeur rejoint sans doute là mon âme spirituelle. Mais l'appel du milieu de la nuit nous paraît ici interminable. Nous nous demandons si la chose est propre à Alep.

podcast

Fayrouz - Oudak Rannan

17:28 Écrit par Neothene dans Où je vis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voyage, syrie, moyen-orient, alep, pays arabes, vacance

22/03/2009

Syrie (notes) VII

Mercredi

C'est au tour d'I. d'être ko. De mon côté, ça commence à s'arranger.

Nous devons nous occuper de ce fameux renouvellement de visa, obligatoire au bout de quinze jours de présence sur le territoire. Les bureaux ferment à 15h. Partons un peu à l'arrache. Prenons taxi, puis cherchons le bureau de l'immigration. Le plan dont nous sommes munis comporte visiblement certaines erreurs qui rendent la recherche pénible et laborieuse. Je demande partout des informations, mais tous ces gens pour la plupart sympatiques, serviables et pleins de bonne volonté ne me comprennent que difficilement. En retour, ceux qui me comprennent finalement ne parviennent pas à se faire entendre de moi. Nous voilà bien. On me demande d'où nous venons. Je tente de répondre mais les sourcils se froncent. Je lance alors un « Sarkozy !», et les visages s'éclairent. Voilà à quelles extrêmités on en arrive lorsqu'on est pas foutu de prononcer correctement trois mots d'arabe...

Enfin nous finissons grâce à quelques informations par repèrer le bâtiment administratif que nous cherchons depuis maintenant une demie heure. Il nous reste à peine cinq minutes avant la fermeture des bureaux, et I. ne semble pas bien en forme. Fatiguée, à moitié malade, elle a dû cavaler avec moi dans la chaleur terrible de l'après-midi. L'intérieur du bâtiment nous apporte un peu de fraîcheur. Une fois à l'étage, je fais asseoir I. et me dirige vers le comptoir. Un des deux fonctionnaires en uniforme me montre une pendule; les bureaux viennent de fermer et ils ne peuvent s'occuper de moi. J'insiste en leur faisant comprendre du mieux que je peux que je désire juste savoir si le visa doit bien être reconduit. Ils me font comprendre que ce n'est plus la peine. Comme H. nous l'avait expliqué, la règlementation change très vite en Syrie.

Nous sortons. I. se sent mal. Elle a des vertiges et craint de s'évanouir en pleine rue. La panique qui commence à l'envahir ne fait qu'accroître les symptômes, et elle commence à éprouver des difficultés à respirer. Je l'emmène à l'ombre, la fait asseoir en lui expliquant calmement que je vais acheter une cannette de soda bien frais juste à côté, et qu'une fois qu'elle sera un peu resté à l'ombre et qu'elle aura bu elle se sentira mieux. Heureusement pour nous, tout se passe comme je l'avais annoncé. I. retrouve un peu d'énergie et nous attrapons un taxi pour rentrer. Le chauffeur nous demande un montant exhorbitant, invoquant cette fois le cours du barile de pétrôle. Nous ne paierons qu'un quart de ce qu'il demande, avec la certitude qu'il fait déjà une bonne affaire.

Sur le chemin, j'aperçois l'enseigne d'un club de Ju Jitsu. Je me demande ce que donnent les cours et si beaucoup de jeunes syriens peuvent s'offrir l'inscription.

 

Jeudi

C'est la série des corvées. Après l'histoire du visa, nous devons refaire changer un peu d'argent à l'autre bout de la ville sous peine de nous retrouver très rapidement à cour de liquidités. Je décide de laisser I. se reposer à l'appartement et de partir à pied. Les dernières tractations avec les taxis m'ont passablement énervé et je préfère me passer de leur service pour cette journée. De plus, la perspective de me promener un peu seul à travers Damas ne me déplait pas. Histoire de ressentir différemment cet environnement.

Dans mon périple, je passe par la vieille ville. La chaleur est accablante. Ré emprunte la rue qui longe la Mosquée des Omeyades. Longe la Citadelle. Je m'arrête au niveau de la gare routière pour boire une cannette de coca. A côté, se tient un petit stand de cd. J'y jette un oeil tout en sirotant méthodiquement mon soda. Je repère bon nombre des chanteurs pop à la mode aperçus à la télé les jours précédents, plus quelques disques de chants plus traditionnels. Je me sens un peu fondu dans la masse et l'impression n'est pas désagréable; je participe à toute cette vie et personne ne semble me prêter attention. Je suis râvi de ne pas faire figure de « parfait touriste ». Je monte vers le nord de la ville à la recherche de la CBS. Je demande mon chemin, mais comme je prononce mal le nom du lieu, la personne m'envoie plus haut, sur une place au nom approchant. En désespoir de cause, je finis par me rabattre sur la seconde adresse, un établissement apparemment proche de la gare. Mais le plan montre une nouvelle fois ces limites : l'emplacement ne correspond pas à ce qui se présente à moi. Devant une boutique de chaussures, j'aborde un jeune commerçant qui me fait comprendre qu'il ne parle pas anglais, mais va très gentiment interrompre son collègue en plein marchandage avec un client pour qu'il me renseigne. Je suis stupéfait d'une telle courtoisie. Le jeune vendeur remplace son collègue auprès du client.

Grâce aux précieuses indications récoltées, je parviens enfin à trouver la place tant convoitée. Elle se cachait à deux pas, derrière un gros bâtiment habillé d'une publicité colossale pour une marque de soda vert fluorescent. Mais sur la fameuse place, je tourne, je vire pendant vingt bonnes minutes et ne trouve décidément pas l'établissement indiqué. Il fait vraiment très chaud. Je maudis le guide, puis décide de récolter quelques informations auprès du personnel de l'agence de voyage juste à côté, lesquels me proposent, tout simplement, d'effectuer le change chez eux. Me voilà tiré d'affaire.

Je m'en vais plus loin fêter ce succès en ingurgitant une pinte bien fraîche de mose halib. Dans la pièce au carrelage blanc ouverte sur la rue, je m'avachis sur une des chaises en plastique, et d'un oeil distrait je regarde les informations sur le petit poste placé en hauteur en sirotant ma boisson. Deux robustes syriens à grosses moustaches et à chemises entrouvertes sur leurs torses fournis s'adonnent eux-aussi à cette activité, mais visiblement sans grande conviction. Leurs pensées semblent ailleurs.

Je reprends mon chemin en sens inverse. Et une fois rentré, I. me fait part de sa légère inquiètude durant mon absence. Peur qu'il ne m'arrive quelque chose. En plus, j'apprend que quelqu'un est venu frapper à la porte de l'appartement à plusieurs reprises et avec insistance pendant qu'elle se reposait. Nous n'avons aucune idée de qui il peut s'agir et de ce que la personne pouvait vouloir.

Je passerai la soirée à avaler des litres de liquide, en proie à une sensation de soif inextinguible.

Nous ressortons le soir pour faire les épiceries et les boutiques du sud-ouest. Finissons dans un snack à proximité du périphérique où la faim nous fait nous partager une énorme pizza pour deux qui râvit nos yeux autant que nos ventres qu'elle finit par lester prodigieusement. Un petit serveur très attentionné vient fréquemment nous voir et semble tout heureux de pouvoir enfin utiliser son anglais. Nous parvenons difficilement à terminer notre pizza. La chaleur, à force de faire taire nos appêtits, nous a désabitués aux repas consistants.

Nous rentrons tranquillement en passant par une petite épicerie pour nous procurer de quoi boire (des bulles, du sucre, du frais...).

Je termine la soirée en me replongeant dans le Coran, puis en regardant deux trois bêtises à la télé, histoire de ne pas perdre le rythme.

 

19:37 Écrit par Neothene dans Où je vis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : syrie, vacances, moyen orient, damas

19/03/2009

Syrie (notes) VI

Dimanche

Partons pour Seydnaya par le « service ». J'aime prendre le « service » malgré le côté inconfortable de ce moyen de transport. Il procure le sentiment d'entrer un peu dans le quotidien des gens. Promiscuité, fonctionnement collectif tout à fait inhabituel pour nous. Tout le monde se charge de la trésorerie. La somme versée par chacun est collectée par les passagers eux-mêmes qui la font parvenir au fur et à mesure au conducteur. Et tout ceci fonctionne à merveille. Personne ne gruge.

Seydnaya ressemble à un gros village constellé d'églises orthodoxes et de bâtiments en cours de construction. La chaleur y est accablante. Il manque ici de ces zones ombragées si fréquentes à Damas. Nous nous sentons faibles, les jambes un peu flageolantes. L'endroit est néanmoins agréable. Nous visitons un monastère à flanc de falaise. Y passons un bon moment. Icônes dont une fameuse : l'icône de la Vierge. Ambiance très recueillie. Récitation d'un texte sacré par une religieuse. Deux personnes viennent chacune à leur tour s'agenouiller et prier. Gène, en ce qui me concerne. Bien que porté vers les choses spirituelles, je me sens intrus. Je suis ici en « touriste ».

Visite d'une petite église orthodoxe. Un jeune religieux très sympathique tente de nous expliquer certaines choses sur le lieu au moyen de quelques mots d'anglais. Il nous demande si nous sommes orthodoxes. Puis évoque sa famille, ses frères et soeurs dont certains font leurs études en France, justement. Nous visitons la petite boutique à côté de l'église tenue par un autre religieux un peu plus âgé.

Je suis à moitié malade. I. n'est pas en forme non plus. La chaleur est terrible. Nous n'avons pas assez bu (nous sommes maintenant habitués à la chaleur et nous n'éprouvons plus, comme au début du séjour l'envie de boire constament; c'est le piège), avons également tardé à manger, et nous étions déjà un peu fatigués au départ. Nous décidons de rentrer. Nous reprenons le service qui, comme toutes les voitures du coin, possède un rétroviseur intérieur affublé d'une croix. Discutons avec le chauffeur et sa femme à la fin du trajet pour Damas. Ils nous ramènent très gentiment au plus près de notre appartement.

Nous sentons très faibles mais passons tout de même par une ou deux épiceries avant de rentrer. Achetons un poulet rôti avec un sauce à l'ail, du riz, des bananes, du pain et du coca, histoire de manger quelque chose de consistant car nous soupçonnons que notre état est dû au régime frugal et peu équilibré de ces derniers jours.

Après le repas qui a du mal à passer, nous ne parvenons qu'à comater devant la télé. Nous nous couchons, mais je passerai la nuit à me vider. Gastro. Je ne parviens pas à dormir. Pendant la nuit, I. me trouve alongé dans la cuisine à même le sol à la recherche d'un peu d'air frais.

 

Lundi

Je suis ko. Courbatures terribles dans les jambes. Impossible d'avaler quoique ce soit même de l'eau. Complétement déshydraté. Réfléchissons à une solution. Prise de rendez-vous chez le toubib à 20h. Impossible de s'y rendre avant. Sinon en dernière limite, on pense à l'hopital mais il se tient assez loin. Rien que l'idée de monter dans un taxi, vu mon état, me donne la nausée. I. n'est pas très en forme non plus mais plus que moi, heureusement. Elle téléphone à H. qui vient avec la petite et nous ramène quelques médicaments.

Je parviens à boire un thé et à manger un morceau de banane. Je dors des heures. Pendant ce temps, dans le salon à côté, H. et I. discutent toutes les deux tandis que la petite joue tranquillement sur le balcon. Je les entends chaque fois que je m'éveille. Je baigne dans une ambiance semi onirique qui atténue un peu le côté morbide de mon état. Et cette proximité sympathique me renvoie à des impressions rassurantes issues de l'enfance.

En fin de journée, je me sens un peu mieux. Je décide de me passer de médecin. I. et moi comatons le reste de la journée. Je parviens toutefois à terminer toutefois mon livre.

 

Mardi

Nous ne sortons pas. Il fait un chaleur terrible. Nous sommes crevés. Je passe la journée à dormir, lire le Coran, et le soir nous regardons une fois de plus la télé.

21:00 Écrit par Neothene dans Où je vis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : syrie, vacances, moyen orient, damas

18/03/2009

Syrie (notes) V

Vendredi

Nous sommes un peu fatigués de notre périple de la veille. Il fait encore extrêmement chaud. Partout retentissent, se mèlent les appels à la prière. Ne bougeons pas avant 17h. Marche vers Place Al Yarkoum, puis Al Midan. Quartier pourvu de nombreux stands de shawarma. Nous commençons à avoir faim. Partageons Shawarma et Khebbe. Buvons Moser Halib. Remontons vers le nord par Abou Bakr as Siddiq, puis arrivée Place des Omeyades. Redescendons et passons devant le Musée National d'archéologie. Petite place. Nous bifurquons et nous perdons un peu. Le soir s'installe et la fatigue nous gagne. Nous avons rendez-vous vers 21h devant chez nous pour attraper le taxi qui nous emmènera chez H. Faisons courses en chemin dans plusieurs épiceries. Beaucoup sont fermées compte tenu du jour (le vendredi dans les pays musulmans est l'équivalent du dimanche chez nous). Au retour, nous trouvons le taxi qui nous attend déjà. Nous montons avec les courses. J'engloutis en chemin mon coca parfum myrtille ce qui nécessite une certaine habileté compte tenu de la conduite de notre chauffeur (secousses, arrêts brusques,...). A l'arrivée le taxi nous comptera très cher. I. appelle H. pour lui demander si le tarif proposé est normal. Elle finit par passer le portable au chauffeur qui nous compte finalement 150 livres de moins. Passons très bonne soirée puis retour en taxi vers minuit et demie. Partout dans les rues, de la vie, de l'activité. Tous mes repères sont faussés. Rien n'est pareil ici. Tout échappe à nos critères habituels. Je le réalise pleinement.

 

Samedi

Samedi, c'est ici aussi « samedi ». Du monde partout. Nous ne sommes pas très en forme (je traine une sorte de rhume), un peu dans le gaz. Nous nous refaisons la Vieille ville de long en large. Surtout le côté ouest, espérant tomber sur le quartier juif que nous n'avons pas encore arpenté. Puis marchons vers la Place Merjeh. Le parc est ouvert. Etendue d'herbe. Juste à côté, grande artère. Les amateurs de sensations fortes et les athlètes traversent sans doute directement en sprintant. Nous préfèrons emprunter, comme la plupart des gens, la passerelle pour traverser. Présence de nombreuses animaleries. On y trouve beaucoup d'oiseaux, des poussins, mais aussi des rongeurs, des poissons et même des serpents.

Attrapons un taxi pour admirer la vue du haut du Mont Kassioun. En cette fin d'après-midi, la lumière sera sans doute idéale. Le conducteur du taxi est un jeune type sympa au visage un peu abimé. Il tente de discuter un peu tout en pilotant un engin poussif que la très forte côte met visiblement à rude épreuve.

En haut, pas mal de gens se sont installés. Petite activité commerciale aussi. De petites camionnettes proposent du tabac, du coca ou même de fumer le narguilé. On aperçoit également de petits stands, et des enfants font office de vendeurs ambulants. Pour la première fois, nous nous retrouvons en présence de mendiants. La mendicité est-elle interdite en ville? Nous profitons de la vue. Sur la droite, se tient un peu plus bas la résidence présidentielle. Ensemble de bâtiments carrés couleur sable et abri anti atomique.

 

SP_A0618.jpg

 

La nuit tombe. La ville est encore plus magnifique. Finissons par repartir. Un taxi vient de lui-même nous trouver.

Rentrés à la maison, nous mangeons les restes du délicieux repas de la veille que H. nous a emballer dans de petits boîtes plastiques. C'est « Byzance »! Enfin nous ingurgitons ce soir autre chose que du pain et des olives. En avalant des hectolitres de soda syrien, je me dis qu'il vaudrait mieux pour moi boire davantage d'eau plate sous peine de connaître rapidemment l'embonpoint des mâles syriens post trentenaires.

Nous passons la soirée à zapper. Regardons pubs et émissions. Très instructif socialement parlant. Clips à la sensualité sage relatant au moyen de scènettes très stéréotypées les déboires amoureux de tel ou tel, victime d'une belle sans coeur. Les filles quand à elles y ont des velléités d'émancipation. Spectacles de chant plus traditionnel. Emission scientifique où un type à lunettes (gage de sérieux et cérébralité) tente de démontrer la présence de théories et de schémas scientifiques dans les sourates du Coran.

Regardons aussi les infos marocaines, lesquelles à cette heure présentent pour nous l'avantage non négligeable d'être en français. Contenu : Union pour la Méditerranéen, inaugurations nombreuses et zélées de Mohammad 6. « ça se développe... ». Sachez-le, le Maroc se développe au cas où vous ne l'auriez pas encore compris. Le souverain est partout (comme chez nous depuis 2007). Sinon, je réalise durant cette soirée que je me familiarise un peu avec l'arabe. Je connais peu de mots mais je comprends vaguement la déduction aidant le sens de certaines phrases.

Je finis le soirée en reprenant mon bouquin sur la querelle de l'arianisme. J'y apprends que Constance est mort de malaria. Apparition de Julien le faux chrétien qui se prenait pour Alexandre le Grand. Les figures se succèdent. Tout ce petit monde tombe comme des mouches. Dormir...

14:01 Écrit par Neothene dans Où je vis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : syrie, vacances, moyen orient, damas

22/02/2009

Homo nombrilus

Je n'accorde plus assez de valeur à mes obsessions. Puis-je encore me rêver "artiste"?

Je ne suis plus dûpe des constructions intellectuelles, des idées, et je ne vois partout que mythes et justification rationnelle de tous les égarements. Puis-je faire le "philosophe" ou l'intellectuel ?

Je ne me reconnais pas dans la plupart des croyants, le Pape me fait honte, les dogmes éveillent en moi le scepticisme, les rituels l'amusement ou l'agacement. Puis-je me considérer comme chrétien ou simplement comme croyant ?

Et ai-je encore assez de narcissiscisme et de vanité en moi pour continuer à tenir ce blog?

 

 

23:29 Écrit par Neothene dans Epines | Lien permanent | Commentaires (2)

26/01/2009

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Trop de visages, de voix.

Trop de discours tenus et de pensées tues.

Ceci n'est pas un rêve.

 

Trimballé dans la ferraille à demi hagard.

 

 

Marche cadencée, airs éberlués.

Paroles avortées.

Ce qui fait mine de t'arracher au sommeil.

23:31 Écrit par Neothene dans Méditations | Lien permanent | Commentaires (0)

23/01/2009

Le temps pour quoi faire?

Convalescent, j'abuse de cette abondance de temps extraprofessionnel – jouissant de mon oisiveté tout en culpabilisant d'être oisif... comme je suis bien dressé finalement ! - pour faire à peu près n'importe quoi. Passant de la lecture du Ramayana, au surf sur dailymotion ou youtube. Regardant le vent malmener la végétation que j'aperçois depuis ma fenêtre (diable que ça souffle !). Ecoutant d'une oreille plus ou moins bienveillante le chant tonitruant de mon petit canari vert infatigable et capable de couvrir le volume d'une chaine hifi mise à un volume raisonnable. Je ne fous rien. C'est lamentable. Je suis malade et malgré tout, me voilà anxieux de ne pas mieux exploiter ces plages de liberté inespérées. Moi qui perpétuellement manque de temps, je n'en fais rien de constructif.

Mais pourquoi ? Une réponse me vient, assez évidente en fait : réapprendre à user de son temps libre lorsqu'on s'en trouve régulièrement privé demande du temps. On en sort plus, quoi ! Pour parvenir à faire quelque chose de constructif de son temps libre, il faut au préalable avoir (déjà) l'habitude de disposer de pas mal de temps. Donc, en gros, le temps libre lorsqu'il n'est qu'occasionnel, ne peut être dédié qu'aux tâches (corvées) dont on aura pu encore s'acquitter ou à une oisiveté relativement stérile. Pour que le temps libre puisse être utilisé à des choses vraiment créatives - autres que pondre un petit texte qui se fout un peu du monde comme je suis en train de le faire sur ce blog - il faut disposé de plages de temps importantes et surtout nombreuses. Du temps pour une deuxième vie. Une existence parallèle à la première où l'on travaille à autre chose qu'à simplement gagner sa vie (concept dont l'ironie n'échappe aujourd'hui à personne... je sais, je suis d'un optimisme incurable en ce qui concerne mes semblables...).

Donc le “temps libre” limité et occasionnel n'est qu'un temps partiellement libre puisqu'on ne peut en user à sa guise. C'est au final plus un sursis qu'autre chose. (le terme “sursis” donne d'ailleurs à la chose une coloration dramatique pas déplaisante du tout).

Oui, je ne fous rien. Je ne puis que passer le temps en attendant de ne plus en avoir de nouveau. Et alors là je me lamenterai en attendant d'être enfin libéré de la servitude professionnelle. C'est peut-être ça finalement le “dernier homme”...

12/01/2009

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Je travaille à chasser mes fantômes, je travaille à me construire... je travaille à vivre.

21:05 Écrit par Neothene dans Méditations | Lien permanent | Commentaires (2)

11/01/2009

La victoire annoncée des marchands du temple

Le champion des marchands du temple se signait parfois, en présence des caméras, à la manière du "parfait catholique". Aussi bon nombre de "parfaits catholiques" ne virent en lui que le champion des valeurs et d'un ordre à reconquérir. Puis le "champion" fut élu largement et fit tout ce qu'il avait dit qu'il ferait, et bien plus encore. Il accrut les inégalités, mit en place des mesures qui allaient totalement à l'opposé des valeurs traditionnelles de famille, de travail... Flexibilité, précarité, instabilité, etc. Il décida, lui le "bon chrétien", que dimanche devait devenir un jour comme les autres où les uns travailleraient et les autres consommeraient (ceux qui ne travailleraient pas, bien entendu. Et puis que pouvait-on faire d'autre de toute façon que consommer ou travailler, le dimanche ?).

Puis quand il eut achevé son oeuvre, il la contempla et vit que c'était mauvais...

Si les "pharisiens" s'étaient montrés plus sensibles aux valeurs chrétiennes véritables, au fond plutôt qu'à la forme et aux salamalecs, les marchands du temple ne l'auraient peut-être pas définitivement emporté.

22:52 Écrit par Neothene dans Epines | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : société, sarkozy, religion, christianisme

La ville et ses lumières

"Comme elle est belle la ville et ses lumières. Seulement pour les fous." : chantait un rockeur français, il y a pas mal d'années. Bien avant d'être incarcéré pour homicide... Cette phrase, je la reprends telle quelle. Il m'arrive bien souvent de détester littéralement ce réceptacle de superficialité et de vanité que représente pour moi la capitale. Sa frénésie, la précipitation de mise à chaque coin de rue. Son système pervers de compensation érigé comme panacée. Qu'on ne s'y trompe pas. L'avidité culturelle qui la caractérise souvent n'est qu'une forme dissimulée, snobe et hypocryte de la consommation toute puissante qui régit notre quotidien. Aller voir fièvreusement la dernière bouze cinématographique de bidulle, se goinfrer de toutes les productions médiatiques. C'est et ce ne sera toujours, une fois de plus, que de la consommation. De quoi, aussi, alimenter les conversations en rivalisant d'érudition stérile entre deux brochettes ou deux sushis au japonais du coin. Et ces différentes formes de consommation n'ont toutes qu'un but : nous permettre de supporter une vie sans saveur, sans charme. Une ville où le vacarme est continuel et la fantaisie absente. Une ville où tout est balisé. Une ville où l'espace vital manque. Une ville où il est impossible de vivre pleinement et de s'adonner à la méditation et à la contemplation esseulée. Car ici règne le quantitatif, l'instantané et le fluctuant. Ce qui passionne cette semaine tombera dans l'oubli la semaine suivante. Je n'aime pas cette ville et je ne suis plus dupe de ses attraits supposés. Ils ne m'apparaissent que comme autant de mirages pour dissimuler l'ennui.

20:31 Écrit par Neothene dans Epines | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : société

06/01/2009

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"La réalité, c'est ce qui refuse de disparaître lorsqu'on cesse d'y croire."

P. K. Dick

08:47 Écrit par Neothene dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pk dick

25/12/2008

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"Il ignorait alors que devenir fou est parfois une réponse appropriée à la réalité".

Siva - P.K. Dick

22:31 Écrit par Neothene dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (2)